Filière équine/PIB : 7 Mds de DH à l'horizon 2020

Filière équine/PIB : 7 Mds de DH à l'horizon 2020

filiere equine

La stratégie dédiée au secteur cherche à promouvoir certaines races et agir qualitativement et quantitativement sur le cheptel équin. L’univers du cheval est tellement vaste et recèle beaucoup de potentiel. 

Historiquement, le cheval occupe une place privilégiée au Maroc. Actuellement, c’est une filière qui emploie pas moins de 6.500 personnes. Elle représente 0,5% du PIB, soit près de 4,5 milliards de DH. 

Mais la filière est pénalisée par plusieurs contraintes qui ont perturbé son développement. Pour la promouvoir, le ministère de l’Agriculture et des Pêches maritimes a lancé un programme dédié.

Il s’agit d’une stratégie nationale composée de plusieurs contrats programmes avec les différentes composantes du secteur. Elle ambitionne d'augmenter sa contribution à 7 milliards de dirhams en 2020. Elle prévoit également d'augmenter le nombre d'emplois directs et indirects à plus de 9.000 en 2020. En attendant, plusieurs actions programmées dans le cadre de la nouvelle stratégie sont déjà en cours d'application.

L’objectif est de réglementer cette activité qui permettrait de générer de nouvelles ressources et de favoriser la création de nouveaux emplois, de sorte à être en ligne avec la stratégie de la filière. Les 3 axes majeurs de la stratégie, à l’horizon 2020, sont les sports équestres, (courses et tbourida). L’ambition est aussi de développer de nouvelles activités présentant un certain potentiel, à l'instar, notamment, de la randonnée équestre.

L’objectif est de faire de ce secteur un moteur de croissance économique et sociale en vue de valoriser, de façon durable, le rôle participatif du cheval dans l'économie nationale. L’élevage est à la base de la filière; il doit permettre de promouvoir certaines races et d’agir qualitativement et quantitativement sur le cheptel équin.

Reste à préciser que la filière peut être divisée en trois activités distinctes. Il y a d’abord l’élevage de races nobles destinées notamment aux courses hippiques. C’est une activité qui dispose de tous les ingrédients nécessaires des exploitations modernes : suivi vétérinaire régulier, alimentation adéquate, insémination artificielle, développement des bonnes races…

Il y a l’élevage traditionnel qui, lui, est composé de deux entités : la première, dédiée aux chevaux de fantasia, et l’autre aux chevaux d’abattage. Par contre, la dernière filière est concentrée sur les activités annexes ou les métiers équestres, comme la fabrication de selliers, de fusils traditionnels ou encore de costumes sans oublier, bien sûr, toutes les autres activités ayant un lien avec ce type d’élevage, comme l’aliment de bétail, les produits vétérinaires ou autres.

«La filière équine reste cantonnée dans un monde qui lui est propre, dont le maître-mot est la passion pour cet animal noble qu’est le cheval. Entretenir un cheval peut coûter jusqu’à 20.000 dirhams annuellement. Un budget qui n’est pas à la portée de tous, surtout les petits exploitants. La passion peut justifier l’entretien d’un cheval ou deux; mais une fois ce nombre dépassé, la gestion devient coûteuse. Ce qui pousse le propriétaire à chercher à rentabiliser son activité», explique Mohamed Chaoui, membre de l’Association des éleveurs de chevaux de Médiouna.

Tous les exploitants d’élevage équin s’accordent à dire qu’à part les cérémonies comme les moussems, les fêtes ou autres, l’utilisation du cheval est très limitée dans le temps, et l’Etat ne soutient pas les éleveurs pour entretenir leurs bêtes.

Par ailleurs, il faut noter que les chevaux de trait ou ceux destinés à l’abattage représentent la grande majorité de la filière; mais c’est une activité qui s’opère généralement dans l’informel, dont les piètres moyens laissent à désirer et aurait grand intérêt à être développée. 

Il faut dire que la filière équine présente des potentialités importantes au Maroc. Pour la développer, il faut créer le besoin chez le grand public pour donner naissance à un nouveau marché et drainer de nouveaux fonds et de nouvelles activités créatrices de valeur ajoutée et d’emplois au niveau de la filière. L’univers du cheval est tellement vaste que plusieurs métiers et activités peuvent aujourd’hui être développés. 

Charaf Jaidani

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