Filière dattière : 40% des besoins sont importés

Filière dattière : 40% des besoins sont importés

Filiere dattiereLe Maroc n’arrive à satisfaire que 60% de ses besoins. Le reste est importé de l’étranger. Un programme de réhabilitation du secteur est lancé, visant 48.000 ha. 7,5 Mds de DH, dont 5 Mds de DH de l’Etat, sont programmés dans le cadre du Plan Maroc Vert pour développer le secteur dans les années à venir.

Le Maroc, avec 4,8 mil­lions de pieds et 3% de la production moyenne mondiale, se place au 8ème rang.

Actuellement, la culture du pal­mier-dattier s’étend sur une superficie d’environ 48.000 ha, correspondant à une densité moyenne de 100 arbres à l’hec­tare. Cette production assure une valeur moyenne annuelle de l’ordre de 600 MDH. Les dattes constituent de ce fait une source importante pour l’alimentation de la trésorerie et le finance­ment des exploitations agricoles oasiennes.

Actuellement, l'activité phoenici­cole contribue à hauteur de 20 à 60% dans la formation du revenu agricole pour plus de 1,4 million d'habitants, et assure, en plus des dattes, divers matériaux des­tinés à l'artisanat, à la construc­tion ou à la production d'énergie. Parallèlement, la production de dattes contribue à la création d'emplois et à la stabilisation des populations dans les zones présahariennes à équilibre agro-écologique fragile.

La filière phoenicicole contribue dans l’approvisionnement du Maroc en dattes. On estime que la consommation de dattes est de l’ordre de 3 kg/personne au niveau national, et de 15 kg/personne au niveau des zones de production.

Ces produits occupent, du point de vue économique, une place remarquable parmi les produc­tions arboricoles nationales. En effet, le palmier-dattier occupe la 5ème place, après les olives, les rosacées, les agrumes et les raisins. Cependant, au niveau des zones de production, les dattes occupent la première place parmi les spéculations frui­tières et constituent le moteur de l’économie de ces zones.

Des potentialités mais aussi des fragilités

Malgré les potentialités que représente ce secteur, le Maroc importe près de 40% de ses besoins de l’étranger. Cela se manifeste surtout au cours du mois de Ramadan, où des pro­duits provenant essentiellement de Tunisie et d’Algérie font une percée dans le marché maro­cain. Longtemps délaissé, le secteur phoenicicole est plus que jamais sous la loupe. Objectif : multiplier par 4 sinon plus la production nationale, car le Maroc n’arrive pas à satisfaire ses besoins. Alors que le pays, avant les années 70, était l’un des grands exportateurs de ce produit. «Réhabilitation et exten­sion sont les mots d'ordre de cette attention particulière dont bénéficie désormais le secteur phoenicicole», explique-t-on auprès de l’Agence de dévelop­pement des zones oasiennes et de l’Arganerie (ANDZOA).

La réhabilitation concerne le domaine des palmeraies tradi­tionnelles. Un travail qui s'an­nonce de longue haleine, et dont la complémentarité rime avec l’extension sur 17.000 ha sup­plémentaires.

Ces éléments de diagnostic montrent bien, qu’en dépit des contraintes et des faiblesses pré­citées, le secteur dattier compte à son actif plusieurs atouts et forces qui le prédisposent à évo­luer vers une filière de produc­tion hautement et durablement compétitive. C’est ce qui justifie toutes les initiatives prises par le gouvernement marocain, avec l’aide parfois de bailleurs inter­nationaux, visant la préservation et le développement du patri­moine phoenicicole à travers la mise en place de programmes et d’actions structurants,

A cet égard, 7,5 Mds de DH, dont 5 Mds de DH de l’Etat, sont pro­grammés dans le cadre du Plan vert pour développer le secteur dans les années à venir.

L’effet bayoud : Comment s'y prendre ?

Le bayoud est une maladie qui se propage à travers les eaux, et qui a pu décimer des milliers de palmiers-dattiers, réduisant sensiblement le potentiel de la filière.

Pour lutter contre cette maladie, une série de mesures a été prise. L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a développé des variétés résistantes, comme Najda, par exemple. Mais la variété «Majhoul» n’est pas plantée dans la palmeraie existante, car elle présente un risque de contagion. L’interdiction concerne également la plantation des rejets dans les territoires où il y a une extension. Car si ces rejets venaient à être contaminés, ils pour­raient infecter le reste. Par ailleurs, il faut noter que l’Etat encourage de plus en plus l’utilisation du goutte-à-goutte, car cette technique limite la propaga­tion du bayoud.

Parmi les mesures prises figure également le nettoyage des touffes. Le programme a atteint 370.000 unités, et la cadence sera accélérée prochai­nement. L’Andzoa compte sur la lutte intégrée des services concernés pour protéger la palmeraie existante.

 

Charaf Jaidani

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