Le ministère de la Femme a organisé une rencontre nationale, en guise de célébration de la Journée nationale de la femme. Cet évènement permet de faire l’état des lieux des avancées enregistrées par le Royaume en matière de protection et de promotion des droits humains des femmes.
Depuis 2008, le Maroc célèbre le 10 octobre de chaque année la Journée nationale de la femme. Une journée symbolique dont l’objectif principal est de faire le bilan des avancées enregistrées par le Royaume en matière de protection et de promotion des droits humains des femmes, mais aussi d’identifier là où le Maroc enregistre encore du retard.
C’est dans cette optique que le ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social a organisé une rencontre nationale sous le thème «L'autonomisation politique des femmes et des défis de la régionalisation avancée».
«Nous considérons que cette journée est une étape annuelle importante pour évaluer les acquis et les réalisations du Royaume dans le domaine de l'autonomisation politique des femmes, d'une part, et pour suivre les défis les plus importants qui reposent sur le renforcement de la participation de la femme marocaine dans les postes de décisions politiques, d'autre part», a déclaré dans son discours la ministre de tutelle Bassima Hakkaoui.
Le thème retenu colle parfaitement à l’actualité politique de notre pays qui, récemment, était en pleine effervescence électorale avec la tenue, le 4 septembre, des élections communales et régionales.
Des élections dont les résultats ont remis sur la table la question de la place de la femme marocaine dans la scène politique.
Car, même si la représentation politique des femmes au niveau des communes a connu une évolution significative, passant de moins de 1% en 2008 à plus de 21% en 2015, soit 6.673 sièges au niveau des régions et des mairies, on constate, malheureusement, une régression notable avec l’absence totale du sexe féminin dans le leadership politique. Le constat est sans appel, avec 12 régions et 200 mairies présidées uniquement par des hommes.
De quoi se poser la question : le Maroc est-t-il sur la bonne voie de la parité hommes et femmes et la lutte contre la discrimination de genre ?
A en croire la ministre de tutelle, le Maroc a fourni d’énormes efforts et accumulé des acquis en matière de réforme législative, depuis l'adoption du scrutin de la liste proportionnelle et de la liste nationale en 2002, la création additionnelle de circonscriptions réservées aux femmes en 2009 et d'une autre liste nationale de 60 sièges parlementaires en 2011.
Toutefois, ces réalisations restent en deçà des objectifs que s’est fixés le Royaume, et par rapport aux attentes des Marocaines. Pourtant, malgré cet état de fait, les efforts du Maroc dans ce domaine ont été salués par les femmes politiques des pays arabes et musulmans ayant pris part à cette rencontre. Des femmes qui ont échangé et partagé l’expérience de leur pays en matière de participation de la femme à la vie politique, précisant au passage que le Maroc est même devenu un modèle à suivre pour certains pays.
L. Boumahrou