Il est utile de rappeler que notre pays est situé dans une région semi-aride marquée par une alternance des années de sécheresse et des saisons humides. La campagne agricole 2015/2016 s’est soldée par une récolte nettement en deçà de la moyenne. Un constat qui nous rappelle que la pluviométrie a encore le dernier mot surtout dans les régions bours.
Lancé en grande pompe il y a quelques années, le Plan Maroc Vert a suscité beaucoup d’espoir. Des milliards de DH furent mobilisés et investis pour moderniser l’agriculture. Certes, des résultats tangibles ont été constatés dans certaines filières, mais la sécheresse a montré que la céréaliculture demeure très vulnérable aux changements climatiques. Une filière très sensible au vu de son caractère social puisqu’elle concerne plus de 65% des fellahs dont la majorité ne dispose que de petites exploitations.
Les responsables du département de l’Agriculture doivent redoubler les efforts pour moderniser cette filière et entamer le plus tôt possible une vaste réforme. Mais force est de souligner que le développement espéré ne peut réussir sans la mobilisation de tous les acteurs concernés.
Le monde rural accuse beaucoup de retard et à plusieurs niveaux: santé, éducation, infrastructures, services de base. Plusieurs départements sont appelés à la rescousse pour le développer notamment l’Intérieur, l'Equipement, les Habous ou la Conservation foncière.
Comment peut-on développer l’agriculture avec un niveau d’analphabétisme élevé, des routes défectueuses, des marchés qui nous rappellent le Moyen Âge ?
Plusieurs études ont montré que le secteur agricole a besoin de mesures d’accompagnement qui ne sont pas forcément agricoles. La complexité des systèmes fonciers reste aussi l’un des handicaps majeurs pour le secteur.