Le financement de l’agriculture est l’une des grandes problématiques que le Plan Maroc Vert devrait résoudre, surtout au niveau de l’amont agricole qui reste toujours sous la contrainte des aléas climatiques.
La plupart des agriculteurs possèdent des exploitations de moins de 5 hectares, et dans des zones bour. Ce qui implique que les récoltes, généralement des cultures vivrières et fourragères, fluctuent selon les saisons et la moyenne de la pluviométrie. Pratiquement, deux années sur trois sont sèches si l’on se réfère aux statistiques des trente dernières années. Les agriculteurs rencontrent beaucoup de difficultés financières à régler leurs dettes et aussi de trésorerie pour financer la prochaine campagne. L’Etat, via le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) et le Fonds de développement agricole (FDA) a mené une politique de financement dédiée et encadrée du secteur, surtout dans sa partie la plus vulnérable. Mais les ambitions du PMV dépassent largement les capacités de GCAM. Au programme, figurent plus de 100 Mds de DH d’investissement à l’horizon 2020. De ce fait, c’est l’ensemble du système bancaire qui est sollicité, et particulièrement les grandes structures. Attijariwafa bank (AWB) a ouvert le bal à travers une offre dédiée, surtout en matière de financement des agrégateurs à l’instar de Centrale laitière, Cosumar ou Lesieur. La Banque Populaire a également investi le créneau, tandis que les autres banques sont dans l'expectative. Mais le Crédit Agricole du Maroc reste fortement mobilisé, surtout pour la fonction de service public. Des taux d’intérêt compétitifs, des années de différé d’amortissement et des subventions et primes accordées sont les offres qui différencient le financement agricole par rapport aux autres produits classiques. Pour accompagner le secteur, des subventions sont accordées par le FDA. Elles peuvent atteindre 60% de la valeur de l’équipement acquis. Pour un tracteur agricole, par exemple, la subvention est de 40%. Le coût du crédit est également compétitif. Le taux d’intérêt ne dépasse pas les 5% pour le financement de l’exploitation et 5,5% pour le financement de l’équipement.
Par Charaf Jaidani