J’ai réservé mon billet de la semaine dernière au secteur de l’abattage des viandes rouges. Pour cette semaine, c’est au tour de l’abattage avicole d’être sur le grill, surtout que la filière tient son rendez-vous annuel dans le cadre du Salon Dawajine. En effet, depuis plus d’une décennie, le gouvernement promet des réformes et des mises à niveau mais dans les faits, le statu quo l’emporte.
Seuls 10 à 15% des poulets transitent par les abattoirs agréés et respectent les normes. L’autre partie se fait essentiellement au niveau des tueries traditionnelles.
En revanche, pour la dinde, la tendance est inversée : 80% sont pratiqués au niveau des abattoirs.
Malgré les recommandations formulées dans ce sens par les professionnels du secteur quant à la mise à niveau urgente de ces unités, la situation demeure en l’état. Les autorités, notamment le ministère de l’Intérieur, évoquent des considérations sociales du fait que l’activité assure des milliers d’emplois.
En plus du problème de contrôle, les livraisons d’autorisations se font de façon anarchique. La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) veut mettre le secteur à niveau à travers un cahier des charges, surtout en matière d’hygiène : matériel aux normes, employés déclarés et préalablement soumis à une visite médicale, existence de l’eau courante et locaux propres…
Ce sont là des mesures qui ne sont pas coûteuses, ni difficiles à réaliser mais les autorités, en l’occurrence locales, évitent les casse-têtes préférant la politique de l’autruche et la fuite en avant. C’est un problème majeur de santé publique qu’il faut attaquer rapidement pour éviter les différents risques.
De l’avis des professionnels du secteur, une volonté confirmée des responsables pour mettre à niveau ce maillon faible de la chaîne de la filière avicole fait toujours défaut.
Par Charaf Jaidani