Cet acronyme est très peu connu au Maroc. Pourtant, il s‘agit des initiales d’une des plus grandes institutions nationales, avec laquelle des millions de Marocains ont des liens affectifs.
Et pour cause, le titre foncier est considéré de tout temps comme un moyen d’assurance et de fierté, en plus d’être une garantie réelle en cas de besoin. Vous l’avez certainement deviné, il s’agit de l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC).
Cette institution a désormais à sa tête un nouveau Directeur général en la personne de Karim Tajmouati. Ce n’est pas uniquement un changement de personne, loin s’en faut. Ma modeste lecture et mon suivi quotidien du secteur me permettent d’affirmer qu’il y a de nouvelles orientations derrière cette nomination. Après une belle carrière bancaire, d’abord au Groupe Attijariwafa bank où il a occupé la fonction de directeur de banque de financement, puis au Groupe Crédit Agricole en tant que DG, Tajmouati dispose de l’expérience requise pour assumer ses nouvelles fonctions.
L’ANCFCC a toujours été dirigée par un cadre du sérail, avec une longévité qui dépasse largement la moyenne de celle des hauts commis de l’Etat, à l’instar de Mohamed Skiredj, Saâd Hassar ou encore Taoufik Cherkaoui. Des profils de type makhzénien, qui appliquent la rigueur administrative à la lettre comme les gouverneurs ou les walis. L’agence fait partie des institutions publiques où la stabilité du management est primordiale. Il faut rappeler qu’elle est la troisième entité en termes de recettes pour l’Etat, après l’OCP et Bank Al-Maghrib. Les dernières Assises du foncier, organisés à Skhirate, ont mis en exergue son rôle primordial en la matière. Plusieurs recommandations ont émané dans ce sens, comme la simplification des procédures, le renforcement des ressources humaines et matérielles et l’ouverture de l’agence sur son environnement. La nomination de Tajmouati devrait lui donner, à n’en pas douter, une nouvelle impulsion.
Charaf Jaidani