Et la «lumière» fût !

Et la «lumière» fût !

roi ouarzazate

L’inauguration de la centrale solaire Noor I a marqué les esprits et place le Maroc à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique et la promotion des énergies propres. Un évènement majeur, dont le Maroc peut être fier. 

Spectaculaire, grandiose, historique ! Les superlatifs fusent de la bouche des invités de marque, nationaux et étrangers, qui ont pris part à l’inauguration par SM le Roi Mohammed VI de la première phase du plus grand complexe à énergie solaire au monde. Devant la tente géante dressée pour accueillir la séance plénière en présence du Souverain, à quelques encablures de la centrale, les acteurs du projet Noor (bailleurs de fonds, ministres, hauts cadres, etc.) s’en donnent à coeur joie face à la nuée de journalistes, dont un important contingent étranger, venu recueillir leur premières impressions. Un mélange de fierté et de douce euphorie les anime, conscients d’avoir, quelque part, écrit l’histoire. 

Quelques minutes avant, le premier KW officiel de la station Noor I a été produit aux alentours de 16h, lorsque SM a actionné le bouton de la centrale devant les médias du monde entier. Une date à marquer d’une pierre blanche. 500.000 miroirs cylindro-voltaïques incurvés, disposés sur une aire de 450 hectares, qui tournent autour d’un axe horizontal pour suivre la course du soleil, sont entrés en action. C’est la réussite d’un pari ambitieux, entrepris dès 2009, conformément à la vision du Souverain en matière de stratégie énergétique.

La mise en service de la centrale Noor I Ouarzazate n’est pas un aboutissement, mais bien le premier jalon qui doit permettre au Maroc de devenir une superpuissance solaire. D’ailleurs, le Roi Mohammed VI a procédé au lancement des centrales Noor II et III toujours à Ouarzazate. Les premiers coups de pelleteuses ont été donnés. Fin des travaux prévus en 2017 pour une mise en service la même année. A terme, le parc solaire Noor Ouarzazate sera doté d’une capacité de 580 MW. De quoi éclairer des millions de foyers. 

 

Verbatim

Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie

Le Maroc à l’avant-garde 

Le Maroc vient de franchir un palier. C’est spectaculaire, puisqu’à terme cela sera la plus grande centrale solaire du monde. C’est un ouvrage qui crée des emplois avec, outres les 2.000 ouvriers qui ont construit la centrale, près de 700 emplois à plein temps qui sont créés pour son entretien. On voit très concrètement trois choses : la première est que la lutte contre le réchauffement climatique est possible avec des pays comme le Maroc, qui vont de l’avant et qui sont à l’avant-garde. Le Royaume prouve au reste du monde, et notamment aux pays ensoleillés, qu’ils peuvent faire la même chose. Tous les pays qui détiennent ces technologies doivent les transfé­rer à ceux qui ne les ont pas. La deuxième chose, c’est que la coopération entre la France et le Maroc s’accélère, avec la transmission de la présidence de la COP21 en fin d’année au Royaume pour la COP22. Et, à ce titre, il est très important que l’on puisse montrer ensemble que les coalitions autour des énergies renouvelables, qui ont été décidées à Paris pendant la COP21, sont réelles et concrètes. Enfin, pour le continent africain, cela représente un grand espoir.

Vous savez que la France a pris l’initiative au som­met des Chefs d’Etat africains de mettre 2 milliards d’euros sur la table pour favoriser l’électrification du continent. Par conséquent, des coopérations entre le Maroc et la France peuvent aider à tirer l’Afrique vers le haut et à lui donner accès à l’éner­gie solaire. L’AFD est partenaire de ce projet avec 150 millions d’euros».

Yacine Fall, représentante résidente de la BAD au Maroc

Un projet modèle à tout point de vue

“Pour l’Afrique, c’est un projet modèle à plusieurs égards. D’abord, parce qu’il traduit une vision qui est partie du Maroc assez tôt, bien avant beaucoup de monde. Ensuite, c’est un projet modèle dans sa conception, son montage, et son exécution. Dans ma carrière à la BAD, c’est le premier projet qui est réalisé dans le délai indiqué dans son rapport d’évaluation. C’est extraordinaire ! C’est une satisfaction particulière, une grande fierté d’être associé à ce projet, de l’avoir appuyé. La BAD est montée au créneau en ce qui concerne aussi la partie intégration industrielle et contenu local. Nous avons appuyé le Maroc dans la défense de ce concept et de cette approche d’intégration industrielle. Aujourd’hui, ce projet a pu réaliser 32% d’intégration industrielle, ce qui en fait, à tout point de vue, le type d’opérations que la BAD souhaite pouvoir financer partout sur le continent».

Mustapha Bakkoury, Directeur général de Masen

Nous sommes prêts à exporter notre expérience

“La centrale Noor I Ouarzazate de 160 MW est déjà aujourd’hui la plus grande centrale mono-turbine au monde. Ce projet n’était pas conçu uniquement pour produire de l’électricité, mais aussi pour contribuer au dévelop­pement local. Vous avez pu consta­ter la qualité des infrastructures mises en place, aux alentours de la centrale. Nous avons également apporté une attention particulière à l’intégration d’entreprise locale et à l’engagement de compétences locales. L’encadrement de Masen est 100% marocain, l’encadrement qui a supervisé Noor I est à 80% marocain, dont 50% issus du bassin de Ouarzazate. Cette approche va se poursuivre pour chercher à impliquer sur une base compétitive le plus grand nombre d’acteurs économiques natio­naux. Avec l’accumulation des compétences, nous pourrons prétendre à ce que ces expériences puissent s’exporter ailleurs à travers le développement de projets communs avec d’autres pays qui nous sollicitent depuis long­temps. Nous pensons être prêts aujourd’hui pour franchir ce pas».

Hakima El Haïté, ministre déléguée chargée de l'Environnement

Le Maroc écrit l’histoire

“Le Maroc écrit l’histoire et montre par les faits et par l’action qu’il est possible de lutter contre le changement climatique de manière durable. Nous possédons une ressource pérenne et complètement renouvelable dont nous pouvons tirer profit pour lutter contre la pauvreté, créer des oppor­tunités de travail et nous développer dans le respect de la dignité humaine et dans celui de la planète. Et c’est ce que le Maroc a montré par cet exemple».

 

Amine El Kadiri

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