La nouvelle stratégie capitalise sur les éléments qui ont fait le succès de la précédente tout en évitant les erreurs du passé.
Le Maroc doit développer davantage ses marchés émetteurs historiques, notamment ceux de l’Europe, et promouvoir les nouveaux marchés émergents comme la Russie, l’Europe de l’Est, la Chine et le Japon.
Au programme, figure un objectif de 18 millions de touristes, un intérêt pour le tourisme vert, le culturel, le balnéaire et les régions.
La Vision 2010 tire sa révérence, celle de 2020 est lancée. Pour ce faire, ses initiateurs ont capitalisé sur les éléments forts qui ont fait le succès de la première tout en essayant d’éviter les erreurs du passé.
L’un des principaux objectifs du nouveau programme est de faire du produit Maroc une destination mondiale de référence, tant au niveau de la qualité qu’au niveau du nombre des touristes visitant le pays. A cet égard, le Maroc hisse la barre très haut avec pour finalité de doubler le nombre de visiteurs étrangers, soit 20 millions de personnes, ce qui représente quasiment 50% de la population locale puisque le nombre d’habitants du Royaume devrait atteindre les 40 millions durant la prochaine décennie.
Il n’est pas question d’opter pour un tourisme de masse, il est surtout essentiel d’augmenter le nombre d’arrivées en assurant un taux de retour élevé et un niveau de nuitées et des dépenses important.
Il ne faut pas oublier que la destination Maroc est en forte concurrence avec d’autres produits, notamment méditerranéens. L’Egypte, la Tunisie, la Turquie et les autres ont également leur propre programme en matière d’investissement touristique, d’agressivité commerciale et de mise en place d’une véritable industrie du tourisme basée sur l’optimisation des ressources et le maximum de création de valeur ajoutée.
Le développement de l’achat du produit Maroc par l’option multicanal permettra de ratisser large auprès de la population cible. Dans les prochaines années, les réservations se feront essentiellement via le net. Il faut dire également que parmi les éléments ayant fait le succès de la Vision 2010 figure le développment de l’aérien, surtout les dessertes low cost. Un créneau très porteur qu’il faut développer davantage.
Le mot d’ordre de la Vision 2020 est la qualité de l’aéroport à l’aéroport. La requalification des ressources humaines reste un cheval de bataille avec qui il peut réaliser ses objectifs. Outre la formation académique, la formation continue au travers de stages permettra aux personnels de s’enquérir des meilleures normes en matière de traitement du touriste
Les professionnels du secteur et le département de tutelle savent pertinemment que l’Europe restera toujours un marché de référence pour le tourisme mondial puisqu’elle représente plus de 50% en termes de voyageurs.
Le Maroc devra davantage développer ses marchés classiques, notamment français, espagnol, italien, allemand, britannique ou des pays arabes, mais il est opportun de chercher de nouveaux marchés émetteurs qui ont un potentiel de développement important comme les pays de l’Europe de l’Est, la Russie, le Japon ou la Chine
Depuis le lancement de la Vision 2010, le gouvernement a privilégié la voie du partenariat et de la concertation public-privé. Dans le cadre de sa tournée dans les régions, Yassir Znagui a échangé avec les professionnels locaux du secteur pour mettre en avant les potentialités de chaque région et aussi prendre en considération leurs doléances.
Par produit, la Vison 2020 devrait capitaliser davantage sur le balnéaire, le culturel et les produits de niche.
Au niveau du balnéaire, il est question d’achever le programme du Plan Azur, d’ouvrir les autres stations comme Mogador, Lixus et lancer celle de Taghazout qui a pris un sacré retard. Il s’agit aussi d’ouvrir les nouvelles phases des projets. La Vision 2020 verra l’ouverture d’autres stations comme celle d’Oued Chbika ou de Tamouda Bay.
Pour ce qui est des destination phares du pays, en l’occurrence Agadir et Marrakech, la Vision 2020 investit davantage sur leur notoriété mais encore faut-il qu’elles ne soient pas victimes de leur succès.
Marrakech occupe toujours la première place en termes de touristes. Malgré sa capacité d’accueil qui a atteint les 40.000 lits, la ville ocre devrait augmenter les investissements dans les unités hôtelières et de loisirs.
Le produit Agadir a pris un sacré coup de vieux, le retard dans le lancement de la station Taghazout risque d’impacter les efforts pour booster le secteur dans la région.
La Vision 2020 met l’accent également sur le tourisme responsable et durable. Les projets de nouvelle génération doivent avoir une fibre écologique et une utilisation rationnelle des ressources au travers de la mise en place de normes des plus rigoureuses en la matière. Pour le balnéaire, la promotion du Pavillon bleu s’impose. L’emploi des énergies renouvelables et des techniques de recyclage des eaux usées est également préconisé Il est question aussi que les sites soient intégrés à leur environnement avec une interconnexion avec la population locale.
C. J.