Des garanties suisses 3A seront accordées aux entreprises marocaines actives dans le Royaume et à l’étranger.
Le pays helvétique veut mettre son savoir-faire au profit du Maroc dans plusieurs domaines, notamment ceux portant sur l’innovation.
Eclairage de Guillaume Scheurer, l’ambassadeur suisse au Maroc.
Propos recueillis par C. Jaidani
Finances News Hebdo : Comment jugez-vous les relations existantes entre le Maroc et la Suisse ?
Guillaume Scheurer : Nous avons des relations historiques et excellentes qui ont acquis un dynamisme supplémentaire avec la célébration en 2012 du centenaire de cette présence diplomatique. La signature de la déclaration conjointe entre Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, et son homologue suisse, Ignazio Cassis, est très globale et couvre les aspects politiques, économiques, commerciaux, culturels, formation professionnelle, migration, recherche innovation et bien d’autres domaines. Cette déclaration conjointe, signée en décembre 2022, est en train d’être déclinée dans tous les domaines. Par exemple, dans le domaine de l’innovation, de la recherche et de l’éducation, nous avons développé des collaborations concrètes entre les universités marocaines et les universités suisses.
F.N.H. : Qu’en est-il des perspectives d’avenir ?
G. S. : Prochainement, nous allons célébrer les premières journées scientifiques entre les deux pays. Au mois d’octobre, le ministre suisse de l’Economie et de la Formation professionnelle effectuera une visite au Maroc. Il sera accompagné d’une importante délégation englobant des officiels, des entrepreneurs, des scientifiques, des présidents d’université pour une visite de trois jours, dont le programme sera très riche. Dans tous les domaines, nous entretenons des relations très fortes. Pour sa part, la chambre de commerce suisse au Maroc fait un excellent travail. Elle englobe une cinquantaine d’entreprises qui sont très actives dans leurs domaines respectifs. Les échanges commerciaux entre la Suisse et le Maroc sont en perpétuelle croissance. Il est important de noter que ces échanges sont équilibrés entre les deux pays. Ils présentent des perspectives d’avenir très prometteuses, et ce dans de nombreux secteurs.
F.N.H. : Comment le Maroc peut-il tirer profit de l’expérience suisse dans certains domaines où elle excelle, comme l’agroalimentaire ou le secteur pharmaceutique ?
G. S. : La Suisse est un pays qui ne dispose pas de matières premières, mais sa puissance réside dans l’intérêt porté pour l’innovation dans tous les domaines. Notre agriculture est plus dirigée vers l’autosuffisance du pays à cause de la géographie qui est majoritairement montagneuse, mais nous sommes très développés dans de nombreux secteurs comme ceux que vous avez cités. La Suisse était l’invitée d’honneur du SIAM de 2019. Plusieurs groupes suisses ont des filiales au Maroc. Dans le cadre de nos accords, notre collaboration est très active. Notre pays est disposé à mettre à profit son savoir-faire et son expérience. Nous essayons de développer des produits innovants afin de respecter la durabilité, l’économie de l’eau et la diversité. Avec ce genre de produits et nos centres de recherche, nous essayons de collaborer. Nous sommes deux pays très complémentaires avec beaucoup de valeur commune.
F.N.H. : La Suisse est très performante au niveau du secteur financier. Comment se décline votre collaboration avec le Maroc dans ce domaine ?
G. S. : Effectivement, le secteur financier suisse est très développé et il a une renommée internationale. Dans sa forme traditionnelle, il n’est malheureusement pas présent au Maroc. Néanmoins, une bonne annonce est dans le pipe. Elle concerne les financements croisés. La Suisse est un pays qui a une cotation triple A, qui permet d’avoir des crédits bancaires de très bon marché. Nous essayons de développer maintenant des collaborations où il y a des garanties suisses 3A pour des entreprises marocaines actives au Royaume ou à l’étranger (en l’Afrique par exemple) sur des gros projets, moyennant une participation modeste d’entreprises suisses dans le volume d’affaires qui sera dégagé par ces contrats.