Détails de la recette de Ahmed Lahlimi haut-commissaire au Plan, pour lutter contre l'informel.
Finances News Hebdo: Quel est le principal obstacle pour la mise à niveau de l’informel ?
Ahmed Lahlimi: Nous avons un problème de formation. La plupart des gens opérant dans l’informel ont un niveau d’instruction bas. Ils n’ont aucune base pour gérer, selon le mode conventionnel, une entreprise notamment la facturation, avoir une comptabilité, faire amortir les moyens de production, gérer leur trésorerie, etc. Il y a des personnes qui ne veulent pas se restructurer car elles ont peur du contrôle et de l’imposition. Il faut préciser que la contribution de ce secteur à l’économie nationale ne devrait pas entretenir l’illusion largement répandue dans l’opinion publique, que la résorption de la sphère informelle passerait, en définitive, par sa simple inclusion dans le système de gestion fiscal national, car le gain serait, du reste, modeste en raison du faible niveau des revenus mixtes rémunérant le ménage et le capital investi.
F.N.H.: Est-ce que vous avez pris en considération le poids des activités illicites ?
A. L.: Le secteur informel regroupe l’ensemble des unités de production non agricoles qui exercent des activités de production de biens et services sans se conformer aux dispositions statutaires et comptables auxquelles sont soumises les entreprises opérant dans l’économie nationale. Son champ exclut, toutefois, les activités illicites ou illégales.
F.N.H.: Quel est le comportement de l’informel selon les branches d’activité ?
A. L.: Largement composé par des activités commerciales, l’informel est en baisse depuis 2007, au profit de celles relevant des secteurs de l’industrie et de services. Les activités informelles ne constituent pas, à proprement parler, un secteur économique. A l’analyse, elles semblent plutôt constituer un mode d’articulation, historiquement daté, d’une société traditionnelle en transition avec un modèle capitaliste et libéral de croissance et de faible productivité globale.
Propos recueillis par C. J