Entretien : «La filière datte gagne du terrain»

Entretien : «La filière datte gagne du terrain»

Brahim Hafidi

Un projet d’extension de 17.000 hectares est en cours. Un programme de conservation et promotion des dattes est lancé. Éclairage de Brahim Hafidi, DG de l’Andzoa

Finances News Hebdo : Comment jugez-vous la saison des dattes ?

Brahim Hafidi :  C’est une saison excellente, avec une production record grâce aux conditions climatiques favorables et l’accompagnement des exploitants dans le cadre du PMV. Grâce aux efforts de sensibilisation et aux investissements qui se font il y a un regain d’intérêt pour la filière. Cela a permis d’avoir des fermes de palmiers dattiers de dernière génération qui ont un niveau de production élevé, avec une utilisation économe d’eau. Nous avons un projet d’extension de 17.000 hectares pour la filière.

F.N.H. : Qu’est-ce qui a été fait pour améliorer le conditionnement et la conservation des dattes ? 

B. H. : Il faut avant tout améliorer et augmenter la production. Nous produisons 90.000 tonnes de dattes et nous en importons 30.000. Il faut s’occuper de l’amont afin d’alimenter adéquatement le marché, en quantité et en qualité. Contrairement à d’autres pays producteurs de dattes, le Maroc dispose de plusieurs variétés dont 13 sont normalisées. Pour augmenter l’offre, il faut organiser les producteurs en associations ou en coopératives pour qu’ils puissent bien conserver leurs dattes et valoriser leurs produits. Il faut noter que la période de consommation de dattes est le mois de Ramadan, qui coïncide avec les mois de juin, juillet ou août. Une période éloignée de la saison des récoltes, qui commence, elle, à partir de septembre. De ce fait, les Marocains ne trouvent pas assez de produits locaux.

Il faut noter que le ministère a organisé les exploitants autour de 23 GIE. Chaque GIE dispose d’une ou de deux unités de conditionnement et de conservation à froid des dattes. C’est un programme qui concerne les cinq prochaines années. 

F.N.H. : Qu’en est-il du circuit de distribution et de commercialisation, car les consommateurs marocains ne trouvent pas assez de produits locaux ? 

B. H. : Plusieurs actions sont lancées dans ce sens. L’Agence de développement agricole (ADA) travaille pour promouvoir les produits locaux en facilitant le contact entre les GIE, les grandes surfaces et les autres circuits de distribution. Des efforts restent à faire aussi pour augmenter la consommation de dattes des Marocains qui demeure toutefois très faible, avec une moyenne de 3 kg par personne et par an.

 

Propos recueillis par C. J.

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux