Assises nationales du foncier : «Il faut des superficies suffisantes pour accueillir les investisseurs étrangers»

Assises nationales du foncier : «Il faut des superficies suffisantes pour accueillir les investisseurs étrangers»

Moulay Hafid Elalamy

Le foncier constitue un paramètre-clef pour les investisseurs étrangers de plus en plus enclins à poser leurs valises au Maroc. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique reste convaincu que des efforts constants doivent être déployés pour consolider et accroître la compétitivité foncière du pays.

Finances News Hebdo : Quelles sont les implications des Assises portant sur la politique foncière de l’Etat sur le foncier industriel ? 

Moulay Hafid Elalamy :  Le diagnostic de la politique foncière dressée lors de ces Assises correspond parfaitement à celui établi par le Plan d’accélération industrielle en avril 2014. Les opérateurs économiques ont besoin de foncier, bien souvent utilisé à des fins de spéculation. Ceux-ci expriment de plus en plus la nécessité d’avoir à leur disposition du foncier en location. Il faut savoir que les acteurs économiques ne souhaitent plus consacrer une bonne partie de leurs fonds propres pour les immobilisations foncières souvent coûteuses. Cela se comprend aisément, car il est plus judicieux et opportun d’orienter ces fonds vers le coeur de métier, notamment pour l’achat de machines, l’approvisionnement, etc. Compte tenu de ces paramètres, nous travaillons avec tous les acteurs concernés pour satisfaire les besoins des industriels dans le domaine foncier. Par ailleurs, les opérateurs étrangers sont de plus en plus disposés à investir au Maroc. D’où l’importance d’aménager davantage d’espaces et de superficies pour les accueillir. Pour notre part, nous avons déjà mobilisé près de 1.000 hectares en location. Cet effort couvre les besoins pour les quelques années à venir. Du reste, l’effort doit être constant et soutenu ainsi que la réflexion stratégique.

F.N.H. : La question foncière soulève beaucoup de problématiques (offre insuffisante, multiplicité des acteurs, législation disparate et non-actualisée, etc.). Quel aspect vous semble être particulièrement pénalisant pour le foncier industriel ? 

M. H. E. : A mon sens, le principal noeud se situait au niveau de la création de l’unicité de la décision dans certaines zones industrielles. Lors des Assises de l’industrie en avril 2014, nous avions signé un accord avec les différents ministères, notamment ceux de l’Intérieur et de l’Urbanisme afin de centraliser les décisions inhérentes aux zones industrielles. Pour l’heure, l’implémentation de cet accord suit son cours, même s’il est lourd de conséquences. Car à l’avenir, il y aura un seul interlocuteur au sein des zones industrielles à l’instar de Tanger Free Zone (TFZ), l’un des bastions les plus performants du pays. Cette nouvelle approche changera sans doute la donne.

F.N.H. : Le Maroc déploie plusieurs efforts pour s’attirer les faveurs des investisseurs internationaux. Qu’en est-il de la compétitivité foncière du pays ? 

M. H. E. : Du moment que les opérateurs internationaux, notamment chinois, européens et bien d’autres s’installent au Maroc, j’estime que notre compétitivité foncière est certaine et intéressante. Toutefois, il y a lieu de la surveiller en permanence, même si le Fonds de développement industriel (FDI) constitue une garantie sûre. 

Dossier réalisé par C. Jaidani et M. Diao

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