ENTRETIEN : Carton plein avec 70 sociétés égyptiennes inscrites aux BtoB

ENTRETIEN : Carton plein avec 70 sociétés égyptiennes inscrites aux BtoB

Moulay Yassir El Khalifa

Le secteur des technologies de l’information et de la communication occupe une place de choix dans les différentes actions menées par Maroc Export.

Au regard des résultats enregistrés, la première mission de prospection organisée au Caire par le Centre de promotion des exportations au profit des entreprises marocaines évoluant dans le domaine des TIC, a rencontré le succès escompté. Moulay Yassir El Khalifa, chef de service à Maroc Export, revient sur les enjeux de ce déplacement.

Finances News Hebdo : Dans quel cadre s’inscrit cette mission de prospection conduite par Maroc Export en Egypte au profit de la branche des technologies de l’information et de la communication (TIC) ?

Moulay Yassir El Khalifa : Cette mission va dans la droite ligne des actions promotionnelles de Maroc Export programmées pour l’année 2016. Elle a été proposée par la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi). Il faut dire que c’est une première mission sectorielle dédiée aux TIC, même s’il y a eu auparavant des Salons et des missions institutionnelles organisés dans ce pays. Nous rappelons que Maroc Export a organisé récemment une mission en Egypte au profit du secteur pharmaceutique. Celle-ci a été fructueuse en termes d’informations sur le marché égyptien. En effet, les laboratoires pharmaceutiques marocains qui avaient fait le déplacement, n’avaient pas uniquement la volonté de vendre leurs produits. Ils ambitionnent de faire de l’Egypte une véritable rampe d’accès et un hub pour les pays anglophones de l’Afrique de l’Est. Inversement, leurs homologues égyptiens ont émis le dessein de faire de même du Maroc pour les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest. Vous voyez bien qu’une logique de synergie est en train de se dessiner. Cela est d’ailleurs conforté par l’implantation d’entreprises égyptiennes au Maroc dans l’optique de s’attaquer aux pays de l’Afrique de l’Ouest. Pour preuve, le laboratoire égyptien Chemipharm s’est installé au Maroc dernièrement afin de se rapprocher des marchés de l’Afrique de l’Ouest. Le partenariat entre les entreprises marocaines et égyptiennes se veut gagnant-gagnant. Nous avons effectué deux voyages au Caire en l’espace d’un mois. C’est dire l’intérêt qu’accordent les opérateurs marocains au marché égyptien. Plusieurs entreprises ont pris part à la mission dédiée aux TIC. Certaines évoluent dans le domaine du hardware et du software, d’autres dans la sécurité bancaire. Une partie exerce aussi dans la branche du conseil.

F.N.H. : Quelle est la place du secteur des TIC dans la stratégie globale de Maroc Export ?

M. Y. E. K : Au cours des dernières années, force est de constater que Maroc Export n’a ménagé aucun effort pour soutenir cette branche porteuse, qui compte deux associations, en l’occurrence l’Apebi et l’Association des sociétés technologiques (Astec). Cet engagement du Centre de promotion des exportations se traduit par l’accompagnement des deux associations précitées, notamment en Afrique de l’Ouest. Nous sommes en passe d’achever le 3x3 avec l’Astec. Ce concept signifie simplement le fait de visiter trois pays trois fois. L’objectif visé est de prospecter, renouer le contact et de concrétiser les transactions in fine. Maroc Export a organisé plusieurs missions avec les associations précitées, notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Kenya. Pour l’heure, avec les entreprises, nous ambitionnons de ratisser plus large avec des prospections en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient. D’ailleurs, une délégation marocaine de la branche des TIC conduite par Maroc Export et l’Astec s’est rendue récemment à New York. Cela montre que même le marché américain intéresse nos opérateurs nationaux.

F.N.H. : Nous avons remarqué une forte affluence des entreprises égyptiennes lors des rencontres BtoB. Comment expliquez-vous cet intérêt pour une première mission ?

M. Y. E. K : D’abord, je tiens à dire que je suis agréablement surpris par l’accueil chaleureux qui nous a été réservé dès notre arrivée, notamment à la télévision nationale égyptienne (ERTU) et à l’Agence d’investissement (GAFI). L’autre fait important à souligner est l’engouement des entreprises égyptiennes pour collaborer avec leurs consœurs marocaines. Pour preuve, 70 sociétés égyptiennes se sont inscrites lors des BtoB. Ce qui constitue un réel succès pour une première mission sectorielle dédiée aux TIC au Caire. Il ressort des différentes rencontres une réelle volonté de part et d’autre de collaborer ensemble. Certains opérateurs égyptiens ont exprimé le souhait d’aider les entreprises marocaines à pénétrer leur marché, et ce dans une logique win-win, comme je l’ai souligné plus haut. Certaines entreprises marocaines ont compris la nécessité de créer une antenne sur place, à l’instar d’Abweb, présente aussi à Dubaï.

F.N.H. : Des acteurs de référence au Maroc pour ne citer que M2M et Accent Maroc, ont pris part à cette mission. Etes-vous optimiste quant à leur succès sur le marché égyptien où règne une forte concurrence ?

M. Y. E. K : Il est vrai que des acteurs de référence au Maroc ont fait le déplacement au Caire. Je suis optimiste pour les deux sociétés mentionnées. Il faut savoir qu’Accent Maroc, fabricant d’ordinateurs portables, de tablettes et de téléphones mobiles, a toutes les chances de s’imposer sur le marché égyptien. Pour cause, cette marque marocaine a une grande variété de produits de qualité, accessibles à des prix attractifs. Au regard de l’intérêt porté par les opérateurs égyptiens sur ces produits lors des différentes rencontres BtoB et des visites sur site, il est tout à fait légitime de penser qu’Accent Maroc pourrait très rapidement exporter en Egypte. Cela est aussi valable pour les autres entreprises marocaines qui ont fait le déplacement ainsi que la société Omcom, qui représente une marque de Smartphones.

F.N.H. : Il est clair que sans l’accompagnement de Maroc Export, il serait difficile, voire impossible pour certaines entreprises d’exporter. Quel regard portez-vous sur celles qui réussissent aujourd’hui à l’export grâce à votre entité ?

M. Y. E. K : C’est une fierté pour Maroc Export de contribuer à la réussite des entreprises marocaines à l’export. Le Centre a accompagné des entreprises qui auparavant n’avaient jamais exporté, et aujourd’hui, elles sont devenues des leaders sur le continent, avec un chiffre d’affaires important. Cela dit, nous espérons que d’autres entreprises fassent de même au cours des mois et des années à venir. En définitive, dans le domaine de l’export, parmi les clefs de réussite pour les entreprises, il y a lieu de citer la persévérance et le suivi après les rencontres (BtoB, visites sur site, etc.).

Propos recueillis par M. Diao

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