Entrepreneurs : le HCP dresse le profil type

Entrepreneurs : le HCP dresse le profil type

 

- 69,5% des entrepreneurs ne disposent d’aucun diplôme.

- 9 entrepreneurs sur 10 sont des hommes

 

 

Grâce aux résultats de l’enquête du haut-commissariat au Plan (HCP) portant sur le marché de l’emploi qui a intégré de nouveaux paramètres-clefs, on en sait un peu plus du profil des entrepreneurs marocains au nombre de 3.668.000 en 2017. A noter que ceux-ci représentent 34,3% de l’ensemble des actifs occupés âgés de 15 ans et plus.

A en croire les hommes de Ahmed Lahlimi Alami, haut-commissaire au Plan, 5 régions (Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Rabat- Salé-Kénitra, Fès-Meknès et

Tanger-Tétouan-Al Hoceima) concentrent un peu plus de 7 entrepreneurs sur 10. Par ailleurs, la gente masculine est surreprésentée en matière d’entrepreneuriat, puisque 9 entrepreneurs sur 10 (88,2%) sont des hommes. Dans un registre plus sombre, notons qu’une proportion élevée d’entrepreneurs ne dispose d’aucun diplôme (69,5%). Ce qui amène à s’interroger sur la réelle capacité de gestion d’entreprise de ceux-ci, sachant que l’entrepreneuriat nécessite un certain niveau d’instruction et de connaissances dans plusieurs domaines (comptabilité, finances, marketing, etc.).

Concernant les branches d’activité de prédilection, 38,9% des entrepreneurs exercent dans l’agriculture, forêts et pêche, 45,1% dans les services, 8,3% dans l’industrie (y compris l’artisanat) et 7,7% dans les BTP.

L’autre atout de l’enquête du HCP est qu’elle renseigne sur la taille des unités dirigées par les entrepreneurs, dont 98,2% gèrent des microentreprises ne dépassant pas 5 employés.

Notons que parmi les entrepreneurs détenant une comptabilité, 51,8% déclarent n’avoir pas rencontré de difficultés majeures au moment de la création de leur unité. Pour ceux ayant affirmé avoir trouvé des difficultés, les principaux obstacles concernent, entre autres, par ordre d’importance décroissant, la complexité des procédures administratives, l’accès au financement, l’accès au foncier, le manque de main-d'œuvre qualifiée et le népotisme.

En définitive, l’enquête du HCP constitue une mine d’informations susceptibles d’aider les pouvoirs publics à mieux épauler les entrepreneurs, créateurs de richesse et d’emplois. ■

 

Paroles de pro : Youssef Alaoui, co-fondateur de Mobiblanc et vice-président Directeur général de l’Apebi

 

«Le fait que 69,5% des entrepreneurs ne disposent d’aucun diplôme peut être interprété de deux manières. La première est que même les personnes peu instruites peuvent avoir une âme d’entrepreneur et se lancer. Ce qui m’amène à dire qu’il existe une sorte d’égalité des chances en matière entrepreneuriale.

La deuxième interprétation est que l’entrepreneuriat est considéré au Maroc comme une sorte de refuge dans les situations de chômage, à défaut de pouvoir décrocher un emploi.

A mon sens, le vrai problème réside dans le fait de pouvoir inclure dans le marché du travail les personnes ne disposant d’aucun diplôme. Ceci dit, tout l’intérêt est de connaître le taux de défaillance des entreprises dirigées par des entrepreneurs non instruits.

D’ailleurs, l’enquête du HCP qui révèle que 98,2% des entrepreneurs gèrent des micro-entreprises ne dépassant pas 5 employés est édifiante. Cela conforte l’idée que, pour différentes raisons, les entreprises marocaines éprouvent beaucoup de difficultés pour se développer et grandir. Or, il faut savoir qu’une entreprise qui ne grandit pas est condamnée à disparaître». ■

 

 

par Momar Diao

 

 

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux