Le taux d’accès à la propriété est passé à 67%. 93% des constructions ont plus de trois niveaux. Le niveau des équipements est très satisfaisant et le déficit ramené à 585.089 unités.
Le parc de logements au Maroc est dominé par la «maison marocaine moderne» à hauteur de 63%. Le reste est constitué des appartements en immeuble avec 25%, des maisons marocaines traditionnelles représentant 4%, des constructions sommaires ou bidonvilles 4%, et des villas 4%. C’est ce qui ressort de l'enquête réalisée par le ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville, et présentée récemment par N. Benabdallah lors d'une conférence de presse à Rabat.
«Cette enquête a pour objectif de collecter un certain nombre d’informations de base sur les constructions et les logements. Elle a aussi pour but de fournir des éléments de synthèse permettant aux décideurs politiques et aux responsables concernés de prendre les mesures nécessaires», affirme Nabil Benabdallah. Le ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville a rappelé les efforts déployés par le Maroc pour réduire le déficit en logement. «La production annuelle moyenne est passée à 150.486 unités permettant au parc de logements global d’atteindre 5,83 millions d’unités, réduisant le déficit à 585.089 unités. La politique du gouvernement a permis à des milliers de Marocains d’accéder à la propriété. Ce niveau est passé de 63% en 2000 à 67% en 2012», souligne-t-il. Il ressort de l’enquête que le parc de logements est essentiellement occupé à titre principal à hauteur de 79%. La proportion des habitats secondaires atteint les 6%, celle des logements vacants (516.841 unités) 9%, alors que les unités dédiées aux activités professionnelles sont estimées à 3%. Le sondage effectué a révélé que la part du parc vacant a baissé de 12% à 9%. Le ministère a lancé plusieurs mesures et lois pour inciter les propriétaires de ces logements à les utiliser, notamment pour le locatif. L’étude a montré que 13 villes marocaines regroupent plus de la moitié de la population urbaine. «Cette étude a donné plusieurs indicateurs, comme l’urbanisation à tendance horizontale : 92% des constructions ont au plus 3 niveaux, contre 8% ayant quatre niveaux et plus. Cela a permis une faible densité démographique», affirme Benabdallah. L’accès à la propriété se fait à travers l’autopromotion pour une part de 45%, l’achat auprès d’un particulier à hauteur de 18%, l’héritage (18%) et l’achat via les promoteurs (15%).
S’agissant du niveau d’équipement, l’enquête révèle un très bon niveau (95% pour l’eau potable, 97% pour l’électricité, 91% pour l’assainissement, 98% pour la cuisine, 99% pour les toilettes et 61% pour la salle de bains).
L’enquête indique également l’existence d’un lien très fort entre le type d’habitat et le niveau de revenu des ménages. Par ailleurs, il faut noter que les logements de petites et moyennes tailles constituent l’essentiel du parc urbain au Maroc. 83% ont une surface inférieure à 150 m2 et 78% disposent de moins de 4 pièces. Bien que le parc de logements soit relativement jeune, 68% ont moins de 30 ans d’âge, cela n’exclut pas que 32% des habitats présentent quelques signes d’insalubrité. Ainsi, 554.203 logements, soit une part de 12%, sont concernés par une pathologie extrême et devraient être rasés et reconstruits.
Un sondage sur un échantillon représentatif
L’enquête sur le logement a été réalisée en 2012. Elle est la deuxième du genre à caractère national et arrive après celle organisée en 2000. Les enquêtes locales et régionales, quant à elles, ont été réalisées respectivement en 2003 et 2009, à l’échelle nationale. Le sondage a été lancé dans un milieu urbain auprès d’un échantillon de 16.000 logements à titre principal et 9.864 logements vacants. A ce titre, l’enquête a été réalisée dans le cadre de l’ancien découpage administratif.
Le champ d’étude est constitué de l’ensemble des territoires urbains des 16 régions à cette date, avec un regard particulier sur les villes chefs-lieux des régions ainsi que quelques villes importantes.
Charaf Jaidani