«Améliorer la qualité de l’école publique», telle est l’ambition de la feuille de route 2022-2026, qui a établi 12 engagements s’articulant autour de trois axes d’intervention fondamentaux : l’élève, l’enseignant et l’établissement scolaire.
Ce grand chantier de l’éducation nationale s’est appuyé sur une approche participative, notamment avec plus de 100.000 participants ayant pris part aux concertations nationales afin d’asseoir les bases d’une réforme durable et multidimensionnelle. En 2022, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, avait affirmé que l’école publique ne garantit pas l’acquisition des apprentissages de base et ne jouit pas de la confiance des citoyens.
«70% des élèves ne maîtrisent pas le cursus scolaire quand ils achèvent leur enseignement primaire, tandis que ce taux atteint 90% pour le secondaire collégial», précisait-il. Dans ce sillage, il a fait savoir que la crise des apprentissages au sein de l’école publique a été amplifiée par la pandémie de la Covid-19, faisant référence à une évaluation récente réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 25.000 élèves, qui montre que la majorité ne possède pas les prérequis pour suivre le cursus scolaire.
Un constat alarmant qui a poussé la tutelle à prendre à bras-le- corps cette problématique et à suivre une approche 360° permettant à l’école publique de retrouver ses lettres de noblesse. Une mobilisation de tous Ce projet de réforme tire son référentiel des hautes orientations du Roi Mohammed VI, de la loi-cadre relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, du nouveau modèle de développement (NMD) ainsi que du programme gouvernemental qui attache une grande importance à la consolidation de l’État social et au développement du capital humain.
Il s’agit ainsi, selon le ministre, de doubler à l’horizon 2026 le taux des élèves du primaire maîtrisant les fondamentaux et le taux des élèves bénéficiant d’activités parascolaires, et de réduire la déperdition scolaire d’un tiers, de manière à donner une forte impulsion à l’enseignement obligatoire. Parmi les projets structurants de la réforme actuelle de l’école publique, on cite : améliorer le modèle éducatif, consolider l’enseignement des langues amazighe et anglaise progressivement, étendre l’éducation préscolaire ainsi que mettre en place un plan intégré et complet de formation de base et de formation continue pour les enseignants.
En vue d’assurer une réussite scolaire, la tutelle a inclus également une mesure phare baptisée «établissements leaders». Il sera en effet question de réaliser un profond changement au niveau de la performance des établissements scolaires. L’idée étant de s’appuyer sur l’engagement volontaire du corps enseignant, d’outils pédagogiques novateurs, ainsi que sur des ressources pédagogiques, financières et numériques. Enfin, en mettant en œuvre la feuille de route 2022-2026, le ministère veille à ce que les enseignements essentiels soient acquis par les élèves tout en renforçant leur ouverture, à consolider l’attractivité des établissements scolaires, à encourager l’engagement du corps enseignant et à mobiliser l’ensemble des partenaires.