L’écoconduite, appelée également conduite citoyenne ou responsable, est un concept qui a de plus en plus d’adeptes, surtout dans les pays développés sensibles à la fibre écologique et aussi à l’économie d’énergie. Cette tendance est bien partie pour faire sa place au Maroc.

Plusieurs études ont confirmé que l’écoconduite a, non seulement un effet en matière de respect de l‘environnement et de limite du gaspillage de l’énergie, mais également un rôle pédagogique, qui permet de mieux responsabiliser le conducteur.

Certains pays l’ont insérée dans le permis de conduire, devenant ainsi le mode préféré pour le conducteur exemplaire.

Techniquement, l’écoconduite est un mode consistant essentiellement à éviter de faire tourner le moteur à bas régime et à maintenir une conduite souple et une vitesse stable en épargnant au maximum les accélérations et les freinages brutaux.

Il est prouvé que ce concept permet une économie en carburant pouvant atteindre 20%.

La consommation moyenne des voitures à moteur essence au Maroc est aux alentours de 700 DH par mois, celle du diesel atteint 500 DH. Cela fait une économie entre 100 et 150 DH pouvant atteindre sur l’année, entre 1.200 et 1.800 DH. Cette économie augmente sensiblement pour les automobilistes professionnels. On imagine les gains réalisés par une entreprise qui a un parc de véhicules important.

L’économie ne se manifeste pas uniquement au niveau du carburant. L’utilisation rationnelle du véhicule permet une durée de vie plus longue du consommable. Les amortisseurs peuvent dépasser quatre ans, soit un kilométrage de 60.000 alors que la moyenne est de 40.000. C’est le même constat pour les pneumatiques. Une conduite sportive augmente de moitié l’usure des pneus, un comportement responsable prolonge leur emploi.

Le conducteur doit anticiper son mode de conduite pour maintenir une vitesse stable et donc de consommer un minimum de carburant. Il est question d’éviter les freinages non nécessaires en respectant la distance de sécurité; de laisser le véhicule décélérer seul avec un rapport élevé (la consommation est alors nulle sur le parcours si le véhicule est équipé de l'injection électronique). Par ailleurs, il faut éviter les accélérations en montée qui entraînent une surconsommation de carburant.

Lever le pied de la pédale d'accélérateur en descente permet de rouler «gratuit».

Les avantages de l’écoconduite ne s’arrêtent pas au niveau de la consommation et de l’environnement, mais elles touchent également la sécurité, et sur la durée, l’état psychique du conducteur. En effet, une conduite responsable permet de respecter à la lettre les consignes du Code de la route. Cela a un effet important sur la sécurité. C’est prouvé : «la vitesse tue» et les chauffards sont les premiers responsables des accidents de la circulation. Un véhicule entretenu et un conducteur responsable sont un gage en matière de sécurité.

Par ailleurs, il est indiqué que la conduite simple et sereine assure moins de tension aux automobilistes. 

Comment devenir écoconducteur

Il faut chercher à stabiliser la vitesse de la voiture. Les accélérations ou les freinages à répétition et brusques augmentent sensiblement la consommation. Il est recommandé de changer les rapports à bas régime du moteur. Un régime maximal de 2.500 tr/min pour monter les rapports est souhaitable pour les véhicules à essence alors que pour les véhicules diesel, un régime maximal de 2.000 tr/min peut suffire. Pour ce faire, il faut toujours passer au rapport supérieur dès que possible.

L’entretien du véhicule assure également une bonne écoconduite, des pompes à injection ou des bougies d’allumage défectueuses augmentent la consommation et les émissions de CO2. Il en est de même pour les pneus usés ou mal gonflés et aussi pour les amortisseurs. Le respect des délais des équipements consommables est préconisé (huile moteur, filtre à air, etc.).

Il est recommandé de ne pas utiliser certains équipements énergivores quand cela n’est pas nécessaire comme le climatiseur ou les phares antibrouillards, les feus de route en ville ou les phares en campagne.

La charge notamment le surpoids et la vitesse s’accompagnent toujours d’une surconsommation. Il est donc préconisé d’éviter les charges inutiles et les accélérations excessives car 10 km/h de moins permet d’économiser jusqu’à 1 l par 100 km. Pour les arrêts qui dépassent une minute, il faut arrêter le moteur. La plupart des nouveaux véhicules sont équipés d’ordinateur de bord et de GPS. Le premier indique la consommation moyenne ou instantanée, qui permet à l’automobiliste de lâcher l’accélérateur quand c’est nécessaire. Le second assure une meilleure navigation en évitant les longs parcours ou les itinéraires les plus fluides.

Charaf Jaidani