e-commerce : Un marché en hausse, mais qui reste timide

e-commerce : Un marché en hausse, mais qui reste timide
im28* 132.000 transactions enregistrées pour le 1er semestre 2010.
* Promulgation de la loi 09-08 dans le cadre du renforcement du dispositif juridique.
* Lydec : près de 4.000 factures encaissées via l’agence en ligne.
Le e-commerce au Maroc connaît un essor considérable, avec une croissance remarquable durant l’année en cours. «Durant le 2ème trimestre 2010, le montant total des transactions effectuées auprès des e-marchands affiliés à Maroc Telecommerce a atteint 69 millions de DH, soit une progression de 30% comparativement au premier trimestre de la même année. Globalement, le 1er trimestre a établi un résultat de 122 millions de DH, comparativement à un résultat de 107 millions de DH au titre de l’année 2009», selon les derniers chiffres publiés par le Centre Monétique Interbancaire (CMI).
Le nombre de transactions confirmées est d'environ 74.000 au
2ème trimestre 2010, soit une progression de 25% par rapport au
1er trimestre 2010, avec 132.000 transactions enregistrées pour le
1er semestre 2010.
Selon Maroc Telecommerce, le nombre de sites marchands référencés, au nombre de 100, va doubler d’ici fin 2010. Le chiffre d’affaires du e-commerce au Maroc avoisinerait les 300 millions de DH, soit une croissance de 180% du chiffre d’affaires par rapport à 2009.
L’autre indicateur qui renseigne sur la vitalité du secteur est le nombre de sites dédiés à l’e-commerce qui a progressé notablement, passant de 70, en 2009, à 250 en 2010.
Cette évolution est due au déblocage, en 2008, de la possibilité de payer par carte bancaire auprès des sites marchands, mais aussi par la diversité des sites offrant des services. Désormais, le consommateur marocain peut effectuer des achats en ligne pour des services comme l’achat de billets d’avion, la location de voiture, le e-tourisme, le paiement des factures (eau & électricité, téléphone...), mais aussi l’Administration en ligne. C’est le cas de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) qui est la première administration au Maroc à avoir adopté ce concept, et proposé le règlement des taxes d’habitation, des services communaux et de la taxe professionnelle en ligne.
Dispositif réglementaire
Le processus de mise en place de ce concept nécessite une stratégie bien étudiée pour convaincre le consommateur marocain d’adopter le commerce en ligne. Dans ce cadre, le gouvernement a procédé, récemment, au renforcement du dispositif judiciaire dédié à la protection des données privées au travers de la promulgation de la loi 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard des traitements des données à caractère personnel. Cette loi, longtemps attendue, vient de voir le jour ainsi que son décret d’application. Une première étape de réformes, d'ouverture et de modernisation engagées par le Maroc, mais le chemin est encore long pour sa vulgarisation dans les différentes sphères socio-économiques du pays.
Il y a aussi la loi n° 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques, à l’équivalence des documents établis sur papier et sur support électronique et à la signature électronique. Elle détermine également le cadre juridique applicable aux opérations effectuées par les prestataires de services de certification électronique, ainsi que les règles à respecter par ces derniers et les titulaires des certificats électroniques délivrés. Cette loi institue une autorité nationale d’agrément et de surveillance de la certification.
D’autre part, le Maroc a accumulé beaucoup de retard dans le domaine du commerce transfrontalier et de l’administration en ligne et n’a pas encore su profiter de ces deux leviers pour développer son économie. D’après Samira Gourroum, DG de Maroc Telecommerce, «le potentiel est énorme et les efforts sont à doubler, puisque le développement des e-services est inéluctable pour l’économie marocaine et en particulier pour des secteurs où le e-commerce reste la seule solution pour maintenir la compétitivité de l’entreprise sur le marché mondial, voire sa survie».
Ce chantier devrait heureusement évoluer à partir de 2010 grâce aux efforts fournis par les banques et le CMI pour la promotion et la banalisation de la carte bancaire, ainsi qu’aux chantiers stratégiques et prioritaires fixés par le gouvernement dans le cadre du Plan Maroc Numérique 2013. Ce dernier vise à généraliser l’usage des NTIC au niveau des entreprises et des foyers (connexion d’un foyer sur 3 d’ici 2013) et mettre en place des mécanismes de soutien financier et d’accompagnement pour assister les PME à intégrer la net économie. Il s’agit aussi de mettre en service 89 projets e-gouvernement d’ici fin 2013 et d’instaurer un cadre favorable au développement de la confiance numérique qui constitue le facteur clé de réussite des projets e-commerce et e-gouvernement.
«Nous sommes très optimistes puisque ce plan, qui émane d’acteurs concernés (privés et publics), s’inscrit parfaitement dans notre stratégie de développement des e-services et nous allons l’accompagner pour concrétiser les objectifs ambitieux qui ont été fixés pour le Maroc. Nous restons donc convaincus que les actions consenties finiront par produire les résultats escomptés du fait de l’apport des e-services pour tous les intervenants : administration, entreprise, banques et clients», a confirmé S. Gourroum.
* Services publics : Lydec, pionnière
Pour le paiement des factures en ligne, Lydec a été la première entreprise de services publics à lancer ce mode de règlement en 2009. Selon Hicham Daoudi, directeur clientèle Lydec, «le nombre de factures encaissées via l’agence en ligne a doublé par rapport à 2009, et approche les 4.000. Ce nombre reste très faible, puisqu’il représente moins de 1% des clients malgré les nombreux avantages qu’offre le service ( mode de paiement de proximité, accessibilité 24H24 et 7j/7, sécurité et gratuité)».
En cela, le commerce électronique reste l’un des secteurs les plus en retard comparé à d’autres activités technologiques au Maroc. Et pour cause, l’évolution du e-commerce dépend de plusieurs paramètres techniques, économiques, mais surtout psychologiques.
Comme l’a confirmé H. Daoudi, «ce retard est dû à plusieurs facteurs : le taux d’équipement en ordinateur et connexion Internet, le taux de bancarisation (porteurs de cartes), le manque de confiance dans la sécurité des transactions par Internet et le fait que l’offre e-commerce reste peu développée au Maroc».
C’est pourquoi au niveau de la Lydec «le réseau de paiement est basé sur la plate-forme de paiement sécurisée de Maroc Telecommerce qui est certifiée par le Centre Monétique Interbancaire (CMI), les banques marocaines et les organismes internationaux Visa et MasterCard», explique H. Daoudi
L. B. (stagiaire)
07-10-2010

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