Développement rural : L’intérêt d’un département dédié

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Un département à même de permettre une coordination entre toutes les parties prenantes pour assurer la cohésion dans l’exécution des projets.

 

Avec le gouvernement El Othmani, le développement rural n’est plus supervisé par une direction relevant du ministère de l’Agriculture, mais par un secrétariat d’Etat avec plus de prérogatives et un budget. Les commandes ont été confiées à Hammou Ouhelli, ancien membre du gouvernement El Youssoufi sous les couleurs du Front des forces démocratiques (FFD), et actuellement nommé sous l’étiquette du Mouvement populaire (MP).

Ce parlementaire, fils d’un nomade et lauréat de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), occupe aussi le poste de président de la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR). Il possède donc toutes les qualités nécessaires pour réussir sa mission. Même si la tâche est rude, vu les défis à relever, il faut dire que les conditions requises sont remplies pour réussir le projet, à commencer par le pilotage du Fonds de développement rural lancé dans le cadre de la Loi des Finances 2016.

Pour rappel, ce fonds est doté d’une enveloppe de 55 Mds de DH, répartis sur six ans. La réalisation des projets programmés nécessite la mobilisation de plusieurs intervenants. Dix départements ministériels sont concernés : l’Agriculture, l’Intérieur, les Finances, l’Equipement, l’Artisanat, la Formation, l’Energie, l’Education, la Santé et les Habous.

Outre les plans sectoriels, ces ministères doivent veiller à une meilleure cohérence entre les différentes stratégies. Le ministère de l’Agriculture est le chef de file de ce programme. Mais plusieurs interrogations taraudent les esprits quant à la manière dont il sera exécuté.

Le département de tutelle a-t-il le savoir-faire et l’aptitude requis pour faire la réalisation, le suivi et le contrôle des différents projets ?

La création d’un secrétariat dédié au développement rural est venue répondre aux doléances de plusieurs parties, à commencer par les formations politiques et les institutions professionelles. Des observateurs estiment que cette institution peut assurer la réussite du projet et insuffler une nouvelle dynamique pour soutenir le monde rural.

«Cet organisme devrait permettre une coordination entre toutes les parties prenantes pour assurer la cohésion et l’harmonie dans l’exécution des projets. A cet égard, ce département disposerait des ressources humaines qualifiées, chacune dans son domaine, émanant de plusieurs ministères et parfois de compétences provenant du secteur privé», souligne Mohamed Amrani, professeur universitaire. ■

 

Organe d’exécution mais aussi de réflexion
 

Devant avoir l’expérience du terrain, le nouveau département devrait présenter au gouvernement des propositions pour l’amélioration des textes législatifs et réglementaires à même de remédier aux dysfonctionnements qui perturbent le développement du monde rural. L’institution devrait être non seulement un organe d’exécution mais aussi de réflexion pour trouver les meilleures pistes et solutions à lancer. L’idée est de s’inspirer des différentes expériences réussies dans d’autres pays. Il est question de tirer profit des différents modèles, surtout dans les pays dont la structure rurale ressemble à celle du Maroc.

 

Par C. Jaidani

 

 

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