Le Maroc n’est pas dans le discours cosmétique. Loin de là.
Toutes les politiques publiques définies actuellement par le gouvernement intègrent la dimension environnementale pour impulser une dynamique économique socialement responsable.
Développement des énergies renouvelables, efficacité énergétique, préservation de l’environnement…, c’est la voie dans laquelle s’est engagé le Maroc. L’objectif de cette ambition est double : il répond, d’abord, au souci de réduire la dépendance énergétique du pays pour passer de 97% en 2008 à 82% en 2030. Ensuite, le Royaume veut s’inscrire comme modèle en Afrique dans la lutte contre le réchauffement climatique, dans un contexte où les perturbations climatiques majeures qui frappent la planète terre induisent de nouveaux défis pour toutes les économies du monde. Pour relever ce challenge, le Maroc a défini une stratégie énergétique nationale claire, avec des objectifs bien précis. Il s’agit, ainsi, à l’horizon de 2030, d’installer une capacité additionnelle de production d’électricité de sources renouvelables pour 10.000 MW, répartis entre le solaire (4.500 MW), l’éolien (4.200 MW) et l’hydroélectricité (1.300 MW). Et cette ambition est loin d’être une clause de style. En témoigne le lancement, le 4 février 2016, de la première phase du plus grand complexe à énergie solaire concentrée du monde. Inauguré officiellement par le Roi Mohammed VI, Noor I, composé de trois centrales, devrait avoir une capacité de 500 mégawatts (MW) pour fournir de l’énergie à 1,1 million de Marocains d’ici 2018. Ce complexe devrait réduire la dépendance du pays au pétrole de 2,5 millions de tonnes, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre de 760.000 tonnes par an. Par ailleurs, pour se donner les moyens de réussir sa stratégie énergétique et conforter son positionnement de leader dans le domaine des énergies renouvelables, ont été amendés les textes de création de MASEN, de l’ONEE et de l’ADEREE. Le but étant de confier l’exclusivité des activités de développement des énergies renouvelables à MASEN, qui devra conduire lesdites activités en coordination avec l’ONEE.
En cela, il ne faut donc pas s’étonner de constater que toutes les politiques publiques définies actuellement par le Maroc intègrent la dimension environnementale. Ainsi, les 107 Mds de DH que devront investir les entreprises et établissements publics (EPP) pour l’exercice 2017 sont destinés à hauteur de 90% aux secteurs des infrastructures, des transports, de l’eau, de l’énergie et des mines, de l’agriculture ainsi qu’aux secteurs financiers, de l’habitat et sociaux. Erigé en priorité par le gouvernement, le secteur de l’énergie et des mines bénéficiera, au titre des transferts budgétaires de l’Etat aux EEP, de 2,7 Mds de DH, aux côtés d’autres secteurs prioritaires comme le social (13,04 Mds de DH), l’agriculture (4,5 Mds de DH) et le transport (2,8 Mds de DH).
Aujourd’hui, avec le recul, et au regard de toutes les initiatives prises, ce n’est pas un truisme de dire que le Maroc a su faire émerger, pour l’instant en tout cas, une véritable conscience «verte» au sein de la collectivité, avec une implication collective, qu’il s’agisse des politiques, des acteurs économiques ou encore de la société civile. Pour dire qu’il est dans le concret.
D. William