Décélération de la croissance en 2022: le HCP tire la sonnette d’alarme

Décélération de la croissance en 2022: le HCP tire la sonnette d’alarme

La décélération de la croissance à 2,9% du PIB en 2022 pourrait se répercuter sur l’évolution des revenus, la consommation et l’épargne nationale.

Le revenu national brut devrait ralentir en 2022 pour atteindre un taux de croissance de 2,5%, largement inférieur à la moyenne de 4% réalisée entre 2014 et 2019.

 

Par M. Diao

La publication par le HCP du budget économique prévisionnel est très attendue par les experts et les entités qui accordent une grande importance aux prévisions économiques. Le budget économique prévisionnel 2022, rendu public lundi soir, livre plusieurs données permettant de mieux cerner la dynamique économique de l’année dernière. Le nouveau document met aussi en exergue les principales hypothèses sur lesquelles se fondent les prévisions économiques de 2022.

Concrètement, le budget économique prévisionnel 2022 présente une révision du budget économique exploratoire publié au mois de juillet 2021. Il consacre, entre autres, une nouvelle estimation de la croissance de l’économie nationale en 2021 et une révision de ses perspectives en 2022.

La documentation réalisée par les experts du HCP mentionne qu’après une profonde récession en 2020, l'activité économique nationale devrait fortement rebondir en 2021, avec une croissance du PIB de 7,2% au lieu du repli de 6,3% enregistré en 2020. Les hommes de Ahmed Lahlimi Alami, haut-commissaire au Plan, sont formels. Sous l’hypothèse d’une maîtrise progressive de la pandémie grâce à une meilleure couverture vaccinale, l’année 2022 devrait apporter de nouveaux défis.

En clair, l’on devrait assister à une décélération du rythme de croissance économique à 2,9% du PIB et un retour progressif à une situation quasi-normale dans un contexte qui serait marqué par une hausse de l’inflation. Pour l’année en cours, le ralentissement de la croissance économique nationale serait la résultante de l’atténuation de l’effet de base dont auraient profité le rythme de la croissance en 2021 et la baisse de la valeur ajoutée agricole. Et ce, après une année exceptionnelle marquée par une production record en 2021. «Omicron n'est peut-être pas aussi virulent que les variantes précédentes, en particulier dans les économies avancées hautement vaccinées, mais il est beaucoup plus contagieux, ce qui signifie que les hospitalisations et les décès devraient être plus élevés. L’incertitude et l'aversion au risque qui en résulteraient, réduiraient la demande et exacerberont les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement», lit-on dans la publication du HCP.

Le document mentionne que la situation décrite précédemment devrait se traduire par la mise en place de nouvelles mesures restrictives dont les conséquences impacteraient négativement la croissance économique nationale.

Dégradation des principaux indicateurs en 2022

A en croire les experts du HCP, le secteur primaire devrait afficher une valeur ajoutée en baisse de 1,6% en 2022 (contre une hausse de 17,9% l’année précédente). Le budget économique prévisionnel 2022 renseigne que la décélération de la croissance en 2022 pourrait également se répercuter sur la croissance des revenus, la consommation et l’épargne nationale. En clair, le revenu national brut ralentirait en 2022 pour atteindre un taux de croissance de 2,5%, largement inférieur à la moyenne de 4% réalisée entre 2014 et 2019.

La consommation finale des ménages devrait augmenter de 2,8% en volume; en revanche, sa variation en valeur aurait atteint 4,6%, reflétant une perte de pouvoir d’achat. Et ce, suite à la hausse des prix, lesquels devraient continuer à augmenter en 2022 au rythme de 1,8%. La publication du HCP fait également savoir que le pouvoir d’achat des ménages pourrait s’accroître de seulement 0,7% en 2022. Ce qui équivaudrait à une baisse de son rythme de progression, lequel est passé d’une moyenne annuelle de 2,4% entre 2000 et 2009 à 1,1% entre 2010 et 2019. Notons que cette situation s’est accompagnée à la fois par une aggravation de l’endettement des ménages, situé aujourd’hui à plus de 34% du PIB (près de 400 milliards de DH) et par une décélération de la croissance de leurs crédits à la consommation. Celle-ci est passée d’une moyenne annuelle de 20,5% à 6,6% sur les deux périodes.

Dans le même ordre d’idées, l’investissement brut total s’accroîtrait d’environ 5,3%, limitant sa contribution à la croissance à 1,6 point après une contribution consolidée de 3,8 points en 2021. Pour sa part, la demande intérieure devrait progresser de 3,5% en volume au lieu de 8% en 2021, ce qui limiterait en 2022 sa contribution de à la croissance économique nationale à 3,8 points (contre 8,6 points en 2021). Pour l’année en cours, le déficit commercial culminerait à 17,6% du PIB, soit une accentuation d’un point de pourcentage par rapport au niveau de l’année dernière. Même son de cloche pour le taux d’endettement du Trésor qui augmenterait à 78,5% du PIB en 2022. 

 

 

 

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