Les observateurs et la presse spécialisée attendaient beaucoup de la conférence de presse des services du Fonds monétaire international (FMI), organisée récemment dans le sillage des discussions afférentes à la deuxième revue de l’accord de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL), accordée au Maroc. Au final, certains d’entre eux seront à la limite déçus, puisqu’aucune annonce majeure n’as été faite au cours de la rencontre organisée au siège du ministère de l’Economie et des Finances, et ce dans un contexte d’effervescence lié à la réforme de la flexibilité du régime de change, reporté jusqu’à nouvel ordre par l’Exécutif. Face à l’insistance des journalistes au sujet du report de la réforme précitée, Nicolas Blancher, chef de mission de consultation du FMI, entouré de son état-major, a donné des informations qui avaient déjà fuité dans la presse nationale: «Cette réforme historique et structurante pour le Maroc, encouragée par le FMI, est une décision souveraine qui facilitera son long processus d’intégration dans l’économie mondiale», assure-t-il.
Et d’ajouter : «Les indicateurs macroéconomiques du pays sont nettement meilleurs aujourd’hui qu’il y a cinq ans, avec des marges de manoeuvre plus larges». En d’autres termes, à en croire le FMI, l’opportunité de cette réforme qui fait des vagues à l’échelle nationale ne fait aucun doute. Toutefois, il y a lieu de rappeler que les réserves de change, qui devraient tourner autour de 6 mois d’importation à fin 2017, observent pour l’heure un trend baissier sous l’effet, entre autres, de l’augmentation des importations et des IDE marocains à l’étranger. Au chapitre de la pertinence de conserver la LPL, ce qui interpelle est le fait que le Maroc est actuellement le seul bénéficiaire à l’échelle mondiale. De plus, les experts du FMI avouent la difficulté de mesurer l’impact réel de celle-ci sur la baisse des taux d’intérêt appliqués aux obligations souveraines du Maroc sur les marchés internationaux.
L’optimisme des prévisions
L’équipe du FMI a été laudative sur les performances et les politiques macroéconomiques, notamment au niveau budgétaire et financier, par l’entremise des réformes mises en place. L’institution de Bretton Woods est particulièrement optimiste pour l’activité économique au Maroc en 2017. Elle prévoit un taux de croissance de 4,8% du PIB, sous l’effet de la reprise du secteur agricole, après une année de sécheresse. Le déficit budgétaire devrait être confiné autour de 3,5% du PIB, et celui des comptes des transactions extérieures courantes à 4% du PIB.
Par ailleurs, le Maroc est sommé de hâter les réformes structurantes lui permettant de dégager suffisamment de marges afin de réduire les disparités économiques et de bâtir une croissance durable, inclusive et moins volatile. L’augmentation de l’employabilité des femmes et des jeunes, l’amélioration du climat des affaires, ainsi que le soutien à l’entrepreneuriat et aux PME sont autant de chantiers prioritaires pour le Maroc qui aspire à l’émergence, comme en témoigne la mise en place des multiples plans sectoriels qui ont commencé à porter leurs fruits. ■
Par M. Diao