Une note explicative de ce projet de décret, datée du 3 avril, en précise les objectifs : Autoriser, d'une part le ministre des Finances à lever plus de dettes à l'international que ce qui est prévu dans la loi de Finances 2020 et, d'autre part, geler les dépenses publiques non essentielles.
Ce projet de décret rentre dans le cadre des nombreuses mesures prises pour limiter les impacts économiques de la crise sanitaire.
Il faut dire que l'arrêt de certaines industries exportatrices et pourvoyeuses de devises, comme l'automobile et le tourisme, va considérablement affaiblir les réserves de devises du Maroc.
De plus, le ralentissement économique se traduira par une baisse importante des rentrées fiscales, ce qui pousse le gouvernement à envisager ces mesures pour limiter ses dépenses et contrôler son déficit budgétaire.
Concernant l'endettement à l'international. Le projet de décret spécifie qu'il s'agit d'un relèvement de la plafond de la dette en devises dans toutes ses formes. L'Etat a budgétisé 31 milliards de dirhams dans le cadre de la Loi de Finances 2020 (dont 10 Mds sur les marchés). Il souhaite relever ce plafond.
Quant aux dépenses publiques, l'Etat souhaite tout bonnement geler les moins stratégiques pour l'année 2020. Ce gel ne concerne pas les salaires des fonctionnaires, les dépenses des secteurs de la santé, du maintien de l'ordre et les organismes gérés de manière autonome par exemple.
Autres exclusions au gel des dépenses : Les loyers, les factures d'eau, d'électricité et de téléphonie.
Sont également exclus du projet de décret les dépenses de la chambre de compensation et les pensions aux étudiants et aux retraités.
Ces mesures, si elles sont adoptées, vont s'ajouter à d'autres annoncées récemment comme le gel des recrutements et des augmentations de salaires dans les secteurs publics non stratégiques.