Consommation en eau : Comment lutter contre le stress hydrique

Consommation en eau : Comment lutter contre le stress hydrique

FocLe développement technologique permettra au Maroc de faire face au stress hydrique.

Elle réduit la consommation en eau et aussi en énergie tout en multipliant le rendement à l’hectare. Outre le calibre, la qualité des récoltes serait assurée.

Le Maroc risque une année agricole difficile. Le retard des pluies se fait de plus en plus sentir. Le niveau de remplissage des barrages donne des signaux inquiétants et le taux de stockage a atteint moins de 40% de son niveau. Si cette situation persiste, plusieurs filières seront fortement impactées, à l’instar des sucres et légumes, oléagineux, élevage bovin ou autres. L’agriculture consomme plus de 80% des ressources hydriques, d'où l'opportunité de développer des techniques économes en eau et accentuer la recherche et développement pour trouver des semences résistantes à la sécheresse.

Le Maroc mène en effet des efforts pour assurer une meilleure valorisation de l’eau en agriculture et contrer le phénomène de la sécheresse qui devient de plus en plus structurel. Cette problématique a été fortement présente lors de la COP22 et a été débattue par des experts de renom.

Il s’agit de promouvoir un comportement économe chez les agriculteurs vis-à-vis des eaux d’irrigation à travers la modernisation des infrastructures et de proposer une nouvelle forme d’organisation des irrigants.

Le dispositif technique visant à réduire la consommation de la ressource en eau se double d’une valorisation des productions agricoles. Il peut s’agir des cultures et des productions actuelles ou futures, entraînant par la même occasion une amélioration des revenus des familles opérant dans les périmètres irrigués. Ces meilleures pratiques agronomiques dans la conduite des cultures irriguées s’inscrivent aussi dans la recherche de la durabilité des ressources en eau qu’elles utilisent, en étant respectueuses de l’environnement (réduction et rationalisation des consommations d’intrants et des rejets). Les techniques préconisées doivent être économiquement viables pour les exploitations et pour le fournisseur de la ressource en eau. Par ailleurs, il faut privilégier les options techniquement appropriées au terrain, aux conditions climatiques comme aux conditions de fourniture de la ressource en eau.

Les techniques d’irrigation localisée appelées, communément goutte-à-goutte, sont les plus préconisées pour le cas du Maroc. Elles présentent plusieurs avantages en termes d’économie d’eau, d’intrants et de forces de travail. Toutefois, elles nécessitent des exigences techniques et financières importantes et ce à plusieurs niveaux de leur utilisation.

«C’est une option très préconisée surtout pour les petites parcelles qui représentent la majorité des exploitations. Elle assure une rentabilité assez conséquente mais encore faut-il maîtriser les outils d’utilisation qui nécessitent un certain savoir-faire. Elle est parfaitement adaptée pour l’arboriculture et assure un retour sur investissement rapide grâce à l’augmentation de la rentabilité», assure Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome.

En effet, dans les périmètres irrigués la structure des exploitations marocaines, vu leur étroitesse et leur statut de propriété très compliqué, ne favorise pas l’implantation de nouvelles techniques d’irrigation plus développées.

C. J.

Système d’irrigation dépassé

Les aménagements actuels des réseaux d’irrigation et de l’organisation de la distribution jusqu’à la parcelle sont dépassés. Il est nécessaire de revoir le mode d’organisation du système afin d’assurer une régularité dans la fourniture d’eau. Avec le système d’irrigation du goutte-à-goutte, les agriculteurs peuvent diversifier leur production au profit de cultures plus valorisantes comme les maraîchères au détriment des cultures comme le céréale et le fourrage. Cette technique assure également l’augmentation du taux d’intensification culturale. Par ailleurs, elle permet de diminuer le volume d’eau apporté qui a un effet direct pour réduire la consommation.

Fellah online : Aires protégées

C’est un sujet évoqué lors de cette COP22. Les aires protégées sont directement impactées par les changements climatiques qui ont pour corollaire la dérèglementation du cycle de vie de la faune et de la flore dans ces sites.

Malgré l’existence d’un cadre juridique dédié, les lois et les règlements appliqués restent insuffisants pour assurer leur pérennité dans de bonnes conditions.

Force est de constater que la poussée démographique et la croissance économique constitueront une réelle menace pour ces aires naturelles. La loi est censée répondre aux effets secondaires de ces phénomènes à travers la conservation, la mise en valeur et la réhabilitation du patrimoine naturel et culturel des sites. Au-delà de l’objectif de protection, il est essentiel de sensibiliser les citoyens et tous les acteurs concernés. Plusieurs sites connus mondialement sont menacés, ce qui a incité des ONG ou des associations locales à tirer la sonnette d’alarme.

C’est le cas par exemple du site archéologique de Sidi Abderrahmane à Casablanca qui est en voie d’asphyxie causée par la poussée immobilière et la promotion touristique. D’autres cas peuvent être cités à l’image de Oualidia entre El Jadida et Safi. Sa lagune est typique à plusieurs égards, mais la station est victime de son succès et reste à la merci des vacanciers et des constructions parfois anarchiques dépourvues d’un réseau d’assainissement adéquat. Marchika, l’autre lagune tout près de Nador, un des sites les plus précieux de la Méditerranée est, elle aussi, sous la menace de l’usure urbaine et ce malgré le lancement d’un vaste programme d’aménagement et de dépollution.

Pour ce faire, les aires protégées doivent obéir à des mesures draconiennes en vue de leur préservation. La conservation de ces sites représente un intérêt particulier sur le plan biologique, scientifique et culturel car ces sites offrent des paysages naturels de grande valeur esthétique.

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