Les exploitants n’arrivent pas à valoriser leurs produits à leur juste valeur à cause de l’insuffisance des stations de conditionnement et du circuit de distribution.
Numéro 8 mondial de la datte avec une production légèrement supérieure à 100.000 tonnes, le Maroc veut révolutionner ce secteur. En effet, d’ici 2020, 48.000 hectares accueilleront 3 millions de palmiers. Pourtant, le pays continue d’importer pas moins de 30.000 tonnes par an pour satisfaire la consommation, surtout pendant le mois de Ramadan.
En marge du Sidattes 2015, le Groupe Crédit Agricole du Maroc a organisé un forum sur les investissements dans la filière dattière.
Plusieurs intervenants ont mis en exergue les atouts mais aussi les faiblesses de l’activité. Parmi les contraintes relevées figurent l’étroitesse des exploitations et leur difficile accès aux nouvelles méthodes et techniques de production ou de valorisation.
Il est vrai que les petits producteurs ne sont pas organisés. Les autorités ont d’abord essayé de les regrouper en coopératives, puis en associations de producteurs et enfin en groupements d’intérêt économique (GIE) réunissant des coopératives déjà existantes.
«Nous menons plusieurs actions qui visent particulièrement les petits producteurs de dattes. Des actions qui vont des campagnes de sensibilisation et de communication aux conseils en développement durable, sans oublier la commercialisation et le positionnement sur les marchés locaux et internationaux», indique Khadija Bendriss, directrice de développement de la commercialisation des produits de terroir auprès de l’Agence pour le développement agricole (ADA).
Le principal frein au développement de la commercialisation réside dans la qualité médiocre de 40% des dattes produites au Maroc. Si la production nationale atteint aujourd’hui 117.000 tonnes, il faut savoir que le pays n’a exporté en moyenne que 70 tonnes, ces 5 dernières années, pour une valeur moyenne de 1,4 million de DH. «Sur la même période, nous avons importé 30.000 tonnes pour 700 millions de DH. La Tunisie concentre 50% de ces importations, suivie de l’Irak, l’Égypte et les Émirats arabes unis», précise Nabil Chaouki, directeur de développement des chaînes de production au ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime.
Pour mieux valoriser les produits et rattraper le retard par rapport à ses concurrents, le Maroc s’efforce de lancer des stations de conditionnement et de stockage, selon des techniques modernes. Plusieurs plates-formes seront installées, permettant aux exploitants d’écouler leurs récoltes dans de bonnes conditions.
Charaf Jaidani