- Facture énergétique, biens d’équipement et blé plombent la balance commerciale
- L’industrie automobile démarre en trombe
Après les deux premiers mois de l’année, la tendance est à la poursuite du creusement du déficit pour la balance commerciale de biens et services . Celui-ci s’est détérioré de 21,6% à 20,7 milliards de dirhams à fin février 2018, contre 17 milliards de DH un an auparavant, selon les données de l’Office des changes.
Cette aggravation du déficit masque en réalité une très bonne performance des exportations de biens et services qui ont bondit de 11% pour s’établir à plus de 62 milliards de DH.
L’Industrie automobile démarre trés fort
Cette progression est tirée en premier lieu par l’excellent comportement sur les deux premiers mois de l’année, des exportations du secteur automobile. Ces dernières affichent une hausse de 15% à 10,8 milliards de DH, grâce en particulier à la composante construction, dont les expéditions à l’étranger ont progressé de plus de 25% a près de 6 milliards de DH. La composante câblage en revanche connaît une légère stagnation autour de 3,7 milliards de DH.
La part du secteur dans le total des exportations gagne 1,4 point, passant à 24,7% contre 23,3% une année auparavant.
L’autre secteur en forme en ce début d’année est celui de l’industrie aéronautique. Les exportations du secteur frôlent les 2 milliards de DH, en hausse de 18,7%.
La branche agro-alimentaire et agriculture, l’un des poids lourd du commerce extérieur marocain, affiche une progression modérée de 2,9% pour s’établir à 11,3 milliards de DH.
Autre poids lourd du commerce extérieur : les phosphates et dérivés. Les exportations de la branche stagnent autour de 5,7 milliards de DH.
Quant à secteur textile, les exportations progressent de 3,7% à 6,1 milliards de DH.
Les recettes voyages en forte hausse
Au niveau des exportations de services, on notera la très bonne performance des recettes voyages qui bondissent 28% et frôlent les 10 milliards de DH. C’est 2,2 milliards de plus qu’à la même époque de l’année dernière.
A noter que la balance des services fait ressortir un excédent en progression de 1,77 milliards de 21,9%, à 9.887 milliards de DH.
Energie, biens d’équipement et blé plombent la balance commerciale
Si les exportations, et notamment celles du secteur automobile, affichent un dynamisme remarquable, les importations de biens et services n’ont pas faibli, bien au contraire. Elles s’inscrivent en forte hausse de 13,5% et totalisent 82,7 milliards de DH à fin février 2018.
Cette hausse provient essentiellement de trois branches : les biens d’équipement, les produits énergétiques, et les céréales.
Pour la première, les importations enregistrent une progression de 18,5% pour atteindre un montant de 20,4 milliards de DH. C’est de loin le premier poste d’importations, devant les produits finis de consommation (16,1 milliards de DH) et les demis produits (15,66 milliards de DH).
L’autre branche qui a particulièrement impactée négativement la balance commerciale est celle des produits énergétiques, dont les importations ont augmenté de près de 20% à 12,3 milliards de DH, dans le sillage de la remontée des cours du pétrole.
La hausse la plus spectaculaire des importations est à mettre à l’actif des produits alimentaires. La progression est de 27% à près de 8 milliards de DH.
Les importations de blé ont explosé affichant une hausse de 87,4% à 1,9 milliards de DH ! L’augmentation des importations de blé résulte de la hausse des quantités importées qui ont plus que doublé (890mT contre 400mT), explique l’Office des changes.
Réserves de change : 7,4 milliards de DH en moins depuis le début de l’année
A fin février 2018, les réserves internationales nettes se situent à 233,5 Mds DH contre 240,9 Mds DH à fin 2017.
Les avoirs officiels de réserve s’établissent à 236,6Mds DH contre 244,3Mds DH à fin 2017 et les engagements extérieurs à court terme en monnaie étrangère se situent à 3,1Mds DH contre 3,4Mds DH à fin décembre 2017.