L’année 2014 a été particulièrement marquée par les bonnes performances affichées par les exportations nationales (+6,7% à fin septembre 2014). Ce dynamisme du commerce extérieur, porté par les nouveaux métiers mondiaux du Maroc (automobile, électronique, aéronautique), et sa contribution positive à la croissance ont conduit certains commentateurs à parler d’un reprofilage de la croissance au Maroc.
Il y a une forte probabilité pour que la croissance ne soit pas au rendez-vous cette année au regard de la teneur des différentes études prospectives. Néanmoins, il subsiste tout de même un motif de satisfecit en se penchant sur le profil de la croissance au Maroc. Si depuis plusieurs années, les échanges extérieurs contribuaient négativement à l’activité économique, il en est tout autrement cette année car le commerce extérieur participe positivement à la croissance. D’ailleurs, cette bonne tendance est une fois de plus confortée par la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). A fin septembre 2014, les exportations ont continué à afficher une bonne tenue en se maintenant sur leur trend haussier. Pour leur part, les importations ont certes affiché une légère hausse en glissement annuel mais leurs performances restent en retrait par rapport aux ventes à l’étranger.
L’automobile, toujours premier poste des exportations
Pour rappel, le mois de septembre de l’année dernière a été marqué par un certain statu quo concernant les ventes à l’étranger. A contrario, le mois de septembre de 2014 est sous de meilleurs auspices car les expéditions marocaines ont progressé de 6,7% pour se situer à 147 Mds de DH. Voici comment le commerce fonctionne comme expliqué dans ce site de négociation d'options binaires. Comme à l’accoutumée depuis un certain temps, les nouveaux secteurs notamment celui de l’industrie automobile sont à l’origine de ce résultat encourageant. Pour avoir un ordre de grandeur, le secteur automobile s’est érigé comme le premier poste des exportations à fin septembre 2014 avec une part de 19,6%. Les ventes à l’étranger de cette filière ont progressé de 31,3% en comparaison à la même période de l’année dernière pour représenter 28,9 Mds de DH. Ces données couronnent à certains égards les efforts conséquents déployés par l’Etat à travers ses différents plans d’envergure (Plan Emergence, Plan d’accélération industrielle, etc.) pour accroître la valeur ajoutée des exportations et faciliter leur diversification. A en croire Jacques Prost, Directeur général de Renault Maroc, récemment invité à la rédaction de Finances News Hebdo, le Maroc est en passe de réussir son pari au regard du boom que connaissent les expéditions de l’industrie automobile. Le patron de Renault Maroc a par ailleurs affirmé que les exportations de la branche automobile ont encore devant elles une fenêtre d’opportunités et d’importants relais de croissance. Pour cause, l’usine de Renault Tanger qui expédie près de 252.000 voitures à l’étranger, devrait à terme exporter des pièces détachées vers l’Inde, le Brésil, la Russie et la Colombie, pays dans lesquels, le groupe Renault ambitionne de produire à terme des voitures de sa marque Dacia. Cela dit, à l’instar de l’automobile, les autres nouveaux secteurs ont aussi vu leurs ventes à l’étranger progresser en comparaison à fin septembre 2013. Ainsi, les expéditions des branches de l’électronique et de l’aéronautique se sont respectivement améliorées de 22,2% et 3,7%. Dans un autre registre, il est important de relever qu’une information de taille est révélée par la dernière note de la DEFP. Il s’agit de la bonne tenue des secteurs plus classiques qui brillaient les années précédentes par leur contre-performance à l’export. Ainsi, les ventes à l’étranger du secteur de l’agriculture et agroalimentaire ont progressé de 2,6% à fin septembre 2014 en comparaison à la même période de l’année dernière. Elles se sont chiffrées à 26,5 Mds de DH. La branche du textile et cuir, longtemps impactée par la baisse de l’activité en Europe, n’est pas en reste. Elle a vu ses exportations croître de 1,8% pour représenter près de 24,8 Mds de DH. Au demeurant, le résultat mitigé provient des ventes à l’étranger des phosphates. Ceux-ci ont reculé de 4,6% même s’il y a lieu de faire remarquer que leur rythme de baisse s’atténue. Au final, ces données passées en revue montrent globalement des résultats remarquables concernant les exportations. Cependant, le bilan est plus mitigé concernant les importations car celles-ci ont augmenté de 0,6% en glissement annuel pour représenter près de 290,7 Mds de DH à fin septembre 2014. Toutefois, il est nécessaire de souligner que les achats à l’étranger sont sur une lancée de décélération après des hausses de 4,8% en juin 2014 et de 3,7% en juillet 2014. Si le mois de septembre 2014 a vu, entre autres, les importations de produits alimentaires et des produits bruts augmenter, celles relatives aux biens d’équipement et aux produits énergétiques ont reculé. L’aspect positif et de bon aloi dans la configuration des importations est sans doute le repli de la facture énergétique (-3,1% à fin septembre 2014).
Momar Diao