Classement d'opportunités : Les villes nord-africaines en tête du peloton

Classement d'opportunités : Les villes nord-africaines en tête du peloton

carteUn fait surprenant eu égard à l’instabilité de certains pays, pour ne citer que l’Egypte et la Tunisie. Avec un peu d’efforts et d’organisation, les autres villes peuvent se hisser aux premiers rangs du classement. Price Water House zoome sur 20 villes africaines.

Choisir et décider par la suite d’investir dans une ville n’est pas une mince affaire pour tout opérateur avide de fructifier son capital. C’est dans ce sillage que s’inscrit l’étude publiée et présentée, récemment à la presse, par le cabinet d’audit et de conseil, Price Water House (PwC). Il s’agit de la première édition de son étude «Cities of opportunity Africa» qui analyse le potentiel actuel et futur de 20 villes africaines. «Nous avons sélectionné uniquement les 20 villes pour limiter quelque peu le périmètre. Elles ont un poids économique important et sont réparties sur le continent africain (Nord, Ouest, Est, Central et Austral)», souligne Pierre-Antoinne Balu, associé PwC Afrique francophone. Cette analyse s’adresse à trois catégories de lecteurs. Elle vise dans un premier temps à accompagner la prise de décisions des investisseurs et des pouvoirs publics. En témoignent les principaux enjeux traités par le cabinet et qui interviennent, à plus d’un titre, dans les stratégies des acteurs économiques et des décideurs, chargés d’améliorer le bien-être collectif dans chacune des villes ciblées. La troisième catégorie de lecteurs est relative aux citoyens. En vue d’obtenir une vision globale du potentiel de ces villes, PwC s’est basé sur quatre grands indicateurs : économie, infrastructures, capital humain et démographie/société, eux-mêmes regroupant 29 variables. La méthodologie adoptée repose sur celle de son étude mondiale : Cities of opportunity, réalisée depuis plusieurs années, pour évaluer les performances sociales et économiques des villes.

L’étude sur l’Afrique a tout le mérite, si on ne perd pas de vue que l’Afrique est un continent d’avenir. Ajoutons à cela les évolutions démographiques, l’urbanisation, les avancées technologiques, le transfert du pouvoir économique et la rareté des ressources. «L’enjeu de l’urbanisation se trouve au croisement de tous ces bouleversements, et ce d’autant plus que d’ici 2030, la moitié de la population vivra dans les villes», rappelle P-A. Balu.

Il ressort de l’analyse deux classements, l’un général portant sur le potentiel actuel des villes africaines, et l’autre se concentrant sur les «villes d’opportunités» au regard de leur potentiel futur.

 

Une vue d’ensemble

«Le diagnostic des deux classements : des villes africaines donne une image inatendue par sa cohérence compte tenu du contexte historique qui sous-tend les chiffres», apprend-on dans la présente étude. 

Le classement général qui mesure le potentiel actuel des villes africaines, révèle que quatre des cinq premières villes se situent en Afrique du Nord, et que la cinquième est Johannesburg, la seule ville africaine invariablement présente dans l’étude mondiale Cities of opportunity. Une surprise si on passe en revue les soulèvements ayant marqué les régimes de certains pays pour ne citer que l’Egypte et la Tunisie.

«La prépondérance des villes nord-africaines dans ce peloton de tête va de soi, si l’on considère que ces villes existent depuis des centaines d’années», tient-on à expliquer dans l’étude. L’idée sous-jacente est que ces villes existent toutes depuis des centaines d’années : ce sont des métropoles matures qui ont eu le temps de mettre en place des infrastructures, de fixer un cadre réglementaire et légal, et de constituer un écosystème socioculturel. Johannesburg demeure la seule exception à ce modèle, puisque sa création remonte à 1886, mais elle a pu rapidement développer, pour des raisons politiques, l’ensemble des infrastructures et services comparables aux métropoles plus matures.

Toutefois, force est de constater que la plupart des villes ne figurant pas dans le peloton des cinq, restent particulièrement très proches dudit peloton. Il suffirait à Nairobi et à Lagos, septièmes ex æquo, d’augmenter leurs scores cumulés de moins de 5% pour s’y installer. Aussi, la 9ème ville du classement, Addis-Abeba, n’aurait-elle besoin que d’une progression inférieure à 8% et Dakar et Abidjan (n°11 ex æquo), de moins de 12,5%. Et la liste est loin d’être exhaustive.

 

Les villes d’avenir…

Les résultats de l’étude font ressortir que la plupart des villes en tête du classement d’opportunités sont sur la voie d’une vraie réussite et pourront se hisser aux niveaux supérieurs avec peu d’efforts et d’organisation. A noter que nombre d’entre elles sont devenues des pôles incontournables dans les domaines les plus variés : Dar-es-Salam et Douala pour leurs ports, Accra pour les télécommunications, Lagos pour la culture, Nairobi pour les services financiers… des villes comme le Caire ne sont pas citées et encore moins les capitales en général, qui constituent la plupart du temps, des centres névralgiques à l’échelle nationale. 

Il résulte que les villes qui poursuivent leur développement et consolident leur patrimoine et leurs ressources locales infrastructures & bien-être social) rivalisent avec les villes plus développées. Il a été par ailleurs, démontré que le postulat selon lequel les villes qui disposent d’un avantage historique gardent une longueur d’avance, est erroné.

 

S. Es-siari

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