- Le taux de chômage recule légèrement de 0,2 point à 10,5%
- Emplois industriels, sous-emploi et situation des jeunes citadins restent problématiques
Le taux de chômage est en légère baisse au terme du premier trimestre de 2018 selon le haut-commissariat au Plan. Sur une année, ce taux est passé de 10,7% à 10,5% au niveau national (de 15,7% à 15,6% en milieu urbain et de 4,1% à 3,5% en milieu rural). Le nombre total des chômeurs a baissé de 24.000 personnes au niveau national, atteignant 1.272.000 chômeurs. Pas de quoi se réjouir pour autant, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, outre le fait que le taux d’activité continu de reculer (le taux d’activité est passé, entre les deux périodes, de 47,5% à 47,1%), le nombre de postes créés en 12 mois demeure bien insuffisant. Entre le premier trimestre de 2017 et la même période de 2018, l’économie marocaine a créé 116.000 postes d’emplois nets, 77.000 en milieu urbain et 39.000 en milieu rural, contre une création de 109.000 une année auparavant.
L’industrie perd 9.000 postes
Ces créations d’emplois sont par ailleurs très inégalement réparties entre secteurs d’activités. Si le volume d’emploi dans les services, s’est accru, entre le premier trimestre de 2017 et la même période de 2018, de 50.000 postes au niveau national (+1,1%), on ne peut pas en dire de mêmes pour l’industrie. Selon les données du HCP montrent que la branche «industrie y compris l’artisanat», après une création de 16.000 postes d’emploi l’année dernière, a perdu 9.000 postes cette année (6.000 emplois en milieu urbain et 3.000 en milieu rural), ce qui correspond à une baisse de 0,6% du volume d’emploi. Voilà qui ne devrait pas manquer de relancer la polémique sur la réalité des chiffres des emplois industriels entre le HCP et le ministère de tutelle.
A noter que pour la branche agriculture et pêche, après 28.000 postes d’emploi créés l’année dernière, le secteur a créé 43.000 cette année (11.000 postes en zones urbaines et 32.000 en zones rurales).
Sous-emploi et chômage des jeunes
Deux autres bémols viennent relativiser ce recul du chômage. Le premier concerne l’importance de la population en situation de sous-emplois. Celle-ci s’est accrue de 33.000 personnes, s’établissant à plus d’un million de personnes au niveau national. Le taux de sous-emploi a ainsi augmenté de 0,2 point, par rapport au premier trimestre de 2017, passant de 9,8% à 10%.
Deuxième bémol : le niveau de chômage chez les jeunes citadins reste à des niveaux alarmants. Pire il se détériore : il est de 25,7% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et de 43,5% parmi les citadins d’entre eux.
A.E