On ne peut fermer la parenthèse de cette année 2015 sans rendre hommage, encore et toujours, à ces femmes qui ont brillé cette année par leur engagement, chacune dans son domaine respectif. Mais il y a une trame qui rapproche toutes ces femmes : le dépassement de soi et un engagement en faveur d’autrui. Cette liste, qui est loin d’être exhaustive, n’en est pas moins un coup de cœur !

Lalla Salma, pas de répit dans la guerre contre le cancer

D’aucuns savent l’engagement de SAR Lalla Salma dans la lutte contre le cancer. Mais en 2015, une consécration de plus vient rappeler le rôle ô combien crucial de cette grande dame, non seu-lement pour mettre en place des centres de soins dignes de ce nom, mais en plus des lieux de vie pour les familles des malades, mais aussi à travers une sensibilisation permanente au diagnostic précoce. Ainsi, en marge de la 68ème assemblée mondiale de la santé, les organisateurs n'ont pas manqué de saluer l'expérience pionnière en Afrique de l'appui politique à la lutte contre le cancer dans le Royaume, grâce à l'engagement personnel de SAR la Princesse Lalla Salma.

Noufissa Kessar, une femme socialement engagée doublée d’une manager hors pair

Depuis le 1er juin 2015, Noufissa Kessar est la directrice exécutive de la SNI. En 1990, elle démarre sa carrière à l'ONA chez la Banque Commerciale du Maroc, où elle chapeaute le lance-ment de la première banque d’affaires du Royaume, Attijari Finances Corp. En 2009, elle est nommée directrice exécutive du Groupe Attijariwafa bank en charge de la banque privée. Courtoise et avenante, Nouffissa, en plus d’être une manager hors pair, est une femme très engagée sur le plan social.

Nadia Sminate, première maire d’origine marocaine en Belgique

Force est de reconnaître que la jeune femme de 34 ans a bien roulé sa bosse, puisque depuis 2006, Sminate devient conseillère communale en étant tête de liste du parti nationaliste N-VA, comme le rappelle le site de la Dernière Heure. Quelques années plus tard, en 2014, elle devient échevine du budget, des finances et du personnel. Se sentant comme «une vraie Flamande», elle n’oublie pas pour autant ses origines marocaines. «Je ne me sens pas allochtone, j’ai reçu une éducation flamande. Je ne parle d’ailleurs pas l’arabe, ce qui est dommage car je n’ai jamais su beaucoup communiquer avec ma grand-mère paternelle», a-t-elle confié à Het Laatste Nieuws.

Saïda Lamrani, la classe, l’assurance et la douceur

Et elle a de qui tenir ! Fille de l’an-cien Premier ministre Mohammed Karim Lamrani, la vice-présidente déléguée du groupe des sociétés holding Safari-Sofipar Cofimar est une juriste qui a fait parler d’elle (encore ?) cette année pour son classement à la 89ème place de Forbes Moyen-Orient. Saida Karim Lamrani est président-Directeur général de Smeia, qui importe les marques Land Rover et BMW. Elle est présidente du Conseil de surveillance du Crédit du Maroc, vice-président-Directeur général du groupe des sociétés holding Safari, Sofipar et Cofimar. Elle dirige la Société méditerranéenne pour l’indus-trie automobile (SMEIA). Elle est à la tête de plusieurs sociétés d’importation de véhicules et de matériel agricole (Jama Auto, Comicom). Juriste de formation, elle est membre du Conseil d’administration de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, et est très engagée envers sa ville natale Fès, en tant que membre du Conseil de la Fondation Mohamed Karim Lamrani, qui a de belles réalisations à son actif, notamment la restauration de monuments historiques de la cité millénaire.

Neila Tazi, une ascension sans trop de vague

Elle adore cultiver le culte de la discrétion, tout en étant la fondatrice du Festival Gnaoua et musiques du monde, l’un des évènements-phares de la scène musicale… mondiale. Mais ces temps-ci, c’est sur un tout autre registre que s’est illus­trée la patronne d’A3 communication. En effet, la présidente de la commission communication de la CGEM est la seule femme chef d’entreprise à être élue au titre du collège CGEM à la Chambre des conseillers.

Fatima Zahra Bensalah, sur les pistes du bonheur

L’administrateur-Directeur général d’Atlanta a fait l’actua­lité cette année grâce à une enquête inédite sur le bon­heur des Marocains. Il faut dire que le sujet a intrigué plus d’un et les résultats ont été à la hauteur des attentes. En effet, si de prime abord, on peut se demander de quelles notions du bonheur parle-t-on, l’étude singulière a dévoilé des aspects conscients et subconscients qui composent le bonheur chez le Marocain, en toute subtilité !

Bouchra Ghiati, ou mama Bouchra

Nous l’avons connue en tant que Directeur de communication de Lydec, et bien avant à Axa Assurances, à ONA Holding, à BMCI et plus récemment à Image et Stratégies. Mais notre coup de coeur, il faut le chercher ailleurs. A l’association de soutien aux mères célibataires, Insaf plus précisément, où Bouchra assure la présidence. «Durant l’année 2015, elle a pu octroyer l’état civil à 76 enfants nés hors mariage et a scolarisé des fillettes du monde rural. Elle incarne la liberté d’être et l’engagement solidaire», rap­porte notre confrère Elli Magazine.

Meriem Borja, première Marocaine à affronter les 7 sommets

C’est à ne pas s’y tromper ! Ce petit bout de femme cache un être coriace au mental d’acier pour soulever le défi des 7 sommets ! L’alpinisme est une passion qui s’est vite transformée pour la jeune femme en quête d’aventures, qui se veut un vecteur de promotion de l’esprit de paix et de cohabitation entre les peuples et des valeurs d’ouverture et de tolé­rance. Meriem, qui a été décorée par le Souverain du Wissam Al Moukafaa Al Wataniya de 3ème classe (Officier), en août dernier, met sa célébrité à profit pour soutenir les femmes atteintes du cancer du sein et contribuer aux efforts des associations oeuvrant dans ce domaine, de même qu’elle est très intéressée par les causes relatives à la jeunesse et aux femmes en milieu rural.

Elles nous ont quittés en 2015…

Zoulikha Nasri, la conseillère de deux Rois s’éteint en toute discrétion

Elle est l’unique femme du cercle très fermé de conseillers du Roi et, de surcroit, à avoir tra­vaillé auprès de deux Rois ! Zoulikha Nasri s’est éteinte en toute discrétion à l’hô­pital militaire de Rabat à la suite d’un accident vasculaire cérébral, mer­credi 16 décembre. Mais quelles furent nombreuses les marques de sympathie pour cette spécialiste des questions sociales au sein du Cabinet royal. Femme cultivée, docteur en droit privé, elle veille sur les moindres détails des actions sociales entamées par le Roi Mohammed VI. En fait, d’aucuns assurent la fibre très humanitaire de la dévouée conseil­lère, dont le monde associatif regrette l’absence… à tout jamais.

Fatima Mernissi, le «Rêves de femmes» s’en est allé

L’écrivaine et sociologue marocaine, Fatima Mernissi, nous a quittés il y a quelques semaines, sur la pointe des pieds, fidèle à sa discrétion légendaire. Ses ouvrages, qui consti­tuent une «fenêtre d'Occident sur les réalités des sociétés arabes», sont désormais orphelins ! Experte des cultures islamique et occidentale, Mernissi a fait de ses ouvrages des références indispensables pour comprendre la structure sociale et, particulièrement, le statut de la femme dans le monde arabe, pour emprunter l’expression de Merino Garcia, ensei­gnante dans plusieurs universités espagnoles, lors d’un hommage rendu à l’écrivaine marocaine à Madrid. Au fil de ses livres, feue Mernissi a partagé avec le monde ses conclu­sions et ses idées sur les différents aspects des sociétés arabes, tout en se focalisant sur les théories occidentales et islamiques concernant la situation de la femme arabe. Des chefs-d’oeuvre traduits en plusieurs langues et à fort succès. S’attaquant de front à des tabous qui font à ce jour trembler la gente masculine orientale, elle a mené en parallèle un combat pour l'égalité et l'émancipation de la femme, en écrivant plusieurs livres sur cette thématique, dont «Sexe, idéologie et Islam», «Le Harem politique» et «L’amour dans les pays musulmans».

Imane Bouhrara