Par C. Jaidani
Voirie, éclairage, assainissement, transport, espaces verts, habitat anarchique, mise à niveau urbaine…, le mandat de la nouvelle maire de Casablanca est synonyme de plusieurs défis à relever. La métropole tourne la page des islamistes et se dote d’une nouvelle coalition regroupant le RNI, l’Istiqlal et le PAM. C’est en quelque sorte une mouture miniaturisée du nouveau paysage politique sorti des élections du 8 septembre. A l’issue du scrutin communal, Nabila Rmili a été portée à la tête de la ville de Casablanca. Cette femme battante qui occupe également le poste de directeur régional de la Santé de Casablanca-Settat, est connue pour son professionnalisme, son sens de l’écoute et de l’organisation. En dépit de plusieurs contraintes, elle a fait montre de beaucoup de volonté et de perspicacité dans la gestion de la crise sanitaire.
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Sur le plan politique, force est de constater que Rmili n’est pas dépaysée à cet environnement. Elle a déjà occupé auparavant le poste de viceprésidente de l’ancien maire de la ville. Elue communale dans la circonscription de Sbata, un poste qu’elle a remporté lors des deux précédentes élections, la nouvelle maire est la fille de Bouchaib Rmili, ancien préfet de police de Casablanca. Elle est mariée à Taoufik Kamil, député RNI et président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Après la cérémonie de passation des pouvoirs avec Abdelaziz El Omari, prévue incessamment, Nabila Rmili doit se pencher au plus vite sur les dossiers chauds qui impactent la gestion et l’organisation de la ville. Considérée comme le véritable poumon économique du Royaume, Casablanca fait face à des contraintes majeures qui perturbent son développement.
«Le nouveau Conseil de la ville doit apporter des réponses rapides aux différentes problématiques posées et aux challenges à relever pour améliorer, dans les meilleurs délais, les services de base rendus aux habitants», souligne Fouad Adil, conseiller communal sous l’étiquette du PAM. «Les développements démographique et urbanistique qu’a connus Casablanca avec plus de 500.000 habitants dans certaines zones comme à Sidi Moumen, Hay Mohammadi, Bernoussi ou Sidi Maârouf, ont imposé l’adoption d’un nouveau mode de gestion de la ville plus innovant», a-t-il noté.
Rmili dispose d’une confortable majorité (RNI 41 membres), (PAM 26) et (Istiqlal 23), soit 100 voix sur un total de 131 membres. Ce qui lui permettra de mener à bien son programme en toute sérénité évitant tout blocage. Un phénomène, fautil le rappeler, qui a perturbé plusieurs projets dans la ville. C’est le cas, par exemple, de l’habitat anarchique. La nouvelle maire de la ville a du pain sur la planche. La métropole reste l’une des zones où le phénomène résiste beaucoup aux différentes initiatives. En partenariat avec les acteurs concernés, dont les départements de l’Habitat et de l’Intérieur, le Conseil de la ville a un rôle clé à jouer dans ce domaine notamment en matière de mobilisation du foncier public, d’aménagement du territoire et de lancement des infrastructures de base nécessaires. La métropole a besoin d’une structure administrative appropriée à la hauteur des défis afin d’assurer un meilleur accès aux services de base.
La ville doit travailler en étroite collaboration avec la région pour le désenclavement des zones périphériques en vue d’améliorer les conditions de vie et offrir un accès rapide et optimal aux services de base notamment pour Mkansa, des douars de Sidi Ahmed Belahcen ou encore Lahraouine. Au niveau du transport, la ville doit poursuivre son programme pour l’extension du réseau des tramways et la réalisation de plusieurs trémies et tunnels pour assurer la fluidité de la circulation. Par ailleurs, il est à souligner que le nouveau Conseil de la ville doit diversifier ses ressources et leur assurer une meilleure allocation. Une réforme de la gestion et du recouvrement des recettes locales s’impose.