Impact positif sur les cultures printanières et semi-tardives. Mais une bonne partie des cultures d’automne impactée.
Les réserves en eau des barrages stabilisées.
Par C. Jaidani
Après le déficit hydrique sévère qui a sévi entre janvier et début mars, les pluies sont enfin de retour. Elles ont concerné pratiquement toutes les régions du Royaume. Peut-on espérer dans ces conditions un redressement de la situation de la campagne agricole ? Les spécialistes sont unanimes à affirmer que le manque de pluie a eu des effets néfastes sur la saison, mais des nuances sont relevées selon les régions et les filières.
«Une bonne partie des cultures céréalières des régions du Nord et du centre du Royaume comme le Loukkous, le Gharb et le Saïss peut être récupérée. Les dernières pluies devraient profiter amplement à l’arboriculture, les cultures semi-tardives et printanières», souligne Rachid Benali, vice-président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader). En effet, pour les autres régions comme Chaouia, Doukkala, Abda, R’hamna, El Haouz…, le redressement devrait concerner le bour favorable.
Toutefois, il faut noter que plusieurs agriculteurs ont transformé leurs champs en parcours naturels pour leurs troupeaux. D’autant que la sécheresse a dissuadé des fellahs à ne pas travailler leurs terres. En moyenne, le nombre des terres emblavées totalise annuellement plus de 5 millions d’hectares. Cette année, il devrait baisser d’au moins 40%. Dans ces conditions, les récoltes seront médiocres dans l’ensemble du Royaume.
«Certes, les dernières pluies n’auront pas un effet majeur pour redresser la campagne agricole, mais elles ont un effet psychologique très important sur le monde rural, qui a été touché par une forte déprime et se préparait au pire. Un impact positif sera enregistré au niveau des parcours naturels qui vont permettre aux éleveurs se basant sur les activités pastorales de tenir au moins jusqu’à l’été prochain et d’atténuer la tension sur les prix record de l’alimentation de bétail. De nombreux éleveurs ont déjà réduit leur cheptel pour pouvoir supporter les charges. La plupart des produits affichent des prix dépassant 5 DH/kilo, du jamais vu au Maroc», souligne Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome.
Même s’il est tardif, l’apport en eau est bénéfique à tous les niveaux, surtout pour la nappe phréatique. Il devrait réduire le déficit hydrique enregistré depuis le début de l’année. Car les exploitants qui se basent sur l’irrigation localisée ont constaté une nette baisse de leurs puits et craignaient même un tarissement des sources en eau.