Elles sont bénéfiques pour toutes les filières, particulièrement les printanières, l’arboriculture et l’élevage. Pour le blé, les intempéries seront favorables pour les semis tardifs.
Par C. Jaidani
Les dernières précipitations, qui ont concerné tout le territoire national, ont donné un nouveau souffle au secteur agricole durement touché par six années consécutives de sécheresse. Les apports en eau vont avoir un effet bénéfique à plusieurs niveaux, dont notamment l’alimentation de la nappe phréatique et l’augmentation des réserves des barrages. Ces intempéries devraient profiter à toutes les filières, particulièrement l’élevage. Les parcours naturels seront riches en pâturage.
Comme la plupart des activités de ce secteur sont pastorales, les exploitants pourront réduire significativement l’alimentation de bétail dont le prix a atteint des niveaux record. «Les éleveurs ont été secoués par l’annonce de l’annulation du sacrifice pour l’Aïd Al-Adha. La plupart d’entre eux pensaient vendre leur bétail car ils ne pouvaient pas supporter les charges de l’alimentation. De ce fait, les prix des ovins ont chuté. Mais avec la pluie, une nouvelle dynamique s’est instaurée. On remarque un intérêt pour les femelles, car les pâturages seront en abondance. Cela assure de la visibilité au moins pour l’automne prochain.
Le marché de bétail, qui était il y a encore quelques jours perturbé, commence à retrouver des couleurs», témoigne Abdelwahab Kassoumi, éleveur à Jemaâ Fedalat, relevant de la province de Benslimane. Il assure que l’effet des pluies a été immédiat : «les prix des aliments de bétail commencent à régresser. La botte de paille, qui se négociait entre 50 et 60 DH, a baissé pour traiter dans une fourchette entre 45 et 50 DH. Celle de la luzerne, qui valait entre 90 et 100 DH, est actuellement aux alentours de 80 DH».
Mais c’est au niveau des cultures que l’effet des intempéries sera plus visible, surtout pour les activités printanières comme les fourrages, les légumineuses, les plantes maraîchères, sucrières, l’arboriculture et les autres activités comme les fruits et légumes. Pour les céréales d’automne qui sont le véritable baromètre de la campagne agricole, la situation se présente différemment.
«Les semis de céréales précoces ne devraient pas profiter des dernières pluies, par contre les semis tardifs ou tardifs peuvent en bénéficier. La situation diffère d’une région à une autre. Celles qui sont situées dans le nord du pays présentent un état végétatif favorable. Mais pour les régions comme Chaouia, Doukkala, Abda, Rhamna, la situation demeure inquiétante. Dans l’ensemble, il ne faut pas s’attendre à une bonne campagne. Dans le meilleur des cas, elle sera assez moyenne», souligne Abdelmounaim Guennouni, ingénieur agronome. Reste à rappeler que Bank Al-Maghrib a, lors de son dernier Conseil, retenu une prévision de 50 millions de quintaux de récolte de blé.