Les dernières pluies sont bien réparties dans tout le territoire national.
Grand soulagement du côté des éleveurs.
Par C. Jaidani
Les pluies tant attendues sont au rendezvous. Elles sont de surcroit bien réparties sur tout le territoire national. Certes, elles ont accusé du retard comparativement à la normale, mais elles sont toujours la bienvenue pour relancer la campagne agricole. Le monde rural s’organise en conséquence pour accélérer les préparatifs des sols et les travaux d’emblavement. Les agriculteurs mènent une course contre la montre pour achever à temps ces opérations et profiter au maximum des apports en eau afin de réussir la période des semis.
Pour accompagner la saison agricole, le gouvernement a pris une série de mesures, notamment la mise à disposition des agriculteurs de 1,1 million de quintaux de semences certifiées et 650.000 tonnes d’engrais. Au niveau de la distribution, plus de 500 points de vente sont mobilisés. L’Etat a fixé le prix des semences à 210 DH/ quintal pour l’orge et 290 DH pour le blé tendre.
«Il y a quelques jours, nous avions le moral en berne. Les dernières pluies ont donné beaucoup d’espoir aux exploitants. Elles devraient les inciter à investir et augmenter sensiblement le niveau des terres emblavées et d’entamer le reste de la saison dans de bonnes conditions», indique Abdelwahab Khassoumi, exploitant de la région des Ziaida relevant de la province de Benslimane.
En dépit de ces conditions climatiques favorables pour l’instant, les fellahs sont impactés par différentes contraintes qui pèsent lourdement sur leurs activités. «Nous déplorons la cherté des intrants, les prix communiqués par l’Etat pour les semences et les engrais ne reflétent pas la réalité. Le prix de l’orge est de 4 DH/kilo, soit quasiment le double du prix fixé par le gouvernement. Le blé tendre est lui aussi à plus de 6 DH/kilo, soit une hausse de 100%. Les prix des semences des autres céréales et légumineuses ont également fortement flambé», explique Khassoumi.
«La demande pour les semences certifiées dépasse l’offre. Certaines variétés sont introuvables. Le gouvernement doit redoubler d’effort pour remédier à ce genre de dysfonctionnements. C’est un problème qui a été soulevé par le passé, mais depuis aucune solution n’a été trouvée. Les charges n’ont cessé d’augmenter et même la location du matériel agricole, notamment les tracteurs et les semoirs, a flambé à cause de la hausse des prix du carburant», déplore-t-il.
Il est utile de rappeler que les pluies sont également salvatrices pour le secteur de l’élevage. Dans les jours à venir, les exploitants pourront compter sur les parcours naturels pour nourrir leur bétail et réduire leurs charges. Les dernières précipitations ont généré un effet direct sur le marché des produits entrant dans l’alimentation du cheptel et le fourrage. Pour la filière ovine, c’est une période importante car elle coïncide avec l’agnelage. Un bon entretien des troupeaux réduit les décès et augmente le gabarit des bêtes.