Campagne agricole 2024/2025 : avec les dernières pluies, un vent d’optimisme souffle sur le monde rural

Campagne agricole 2024/2025 : avec les dernières pluies, un vent d’optimisme souffle sur le monde rural

Elles ont un effet psychologique important sur les agriculteurs pour bien démarrer la saison. Le gouvernement est au chevet des exploitants à travers des mesures d’accompagnement.

 

Par C. Jaidani

Les dernières pluies ayant touché dernièrement le Royaume ont généré un vent d’espoir chez les agriculteurs. Les exploitants mènent une course contre la montre pour finaliser les préparatifs et assurer le démarrage de la saison. Interrogés à ce sujet, de nombreux spécialistes ont précisé que parmi les caractéristiques favorables de ces précipitations, c’est qu’elles surviennent à une date idéale pour entamer les travaux d’emblavement et de semis. Elles ont concerné pratiquement tout le Royaume.

«Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les dernières pluies ne sont pas déterminantes pour renverser la situation, mais leur effet psychologique est important pour remonter le moral des agriculteurs. Elles permettent d’impulser une certaine dynamique afin d’assurer un bon démarrage de la saison. Si l’on se réfère au taux de remplissage des barrages, il est toujours à des niveaux inquiétants. Il faut que la pluie soit au rendez-vous cette année et les prochaines saisons pour espérer un redressement et sortir de la zone de stress hydrique sévère», souligne Abdelmounaim Guennouni, ingénieur agronome.

En effet, au 12 octobre 2024, les réserves des barrages arrivent à peine à dépasser les 4 milliards de m3 , soit un taux de remplissage de 25,15% seulement. Si l’on prend en considération l’envasement, le taux de remplissage réel ne devrait pas dépasser les 20%. Dans certains grands ouvrages du pays, le stockage atteint un niveau de tarissement. Les dernières crues ont caractérisé particulièrement la région du Sud-Est du pays, précisément les bassins de TafilaltDraa et d’Al Haouz, alors que les autres régions agricoles sont toujours sous le coup d’un stress hydrique exceptionnel. Quand les pluies sont précoces ou arrivent à temps, elles facilitent la régénération des parcours naturels et des pâturages. C’est un paramètre important pour permettre de renouveler le cheptel et aider les éleveurs à conserver et mieux entretenir leur bétail. Il faut rappeler que la trésorerie des fellahs a été sévèrement impactée par la vague de sécheresse qui sévit depuis six ans.

La saison dernière, plusieurs d’entre eux n’ont pas jugé utile d’investir dans leur terre. En moyenne, la superficie totale emblavée en céréales d’automne tournait autour de 5 millions d’hectares. Sous l’effet du manque de pluies, elle est redescendue à 2,47 millions d’hectares lors de la campagne 2023/2024, soit une baisse de près de 50%. Si la pluie est au rendez-vous cette saison, elle incitera les exploitants à démarrer les travaux avec sérénité et plus de confiance.

Pour les accompagner, le gouvernement a pris de nombreuses dispositions, avec la mobilisation de 7,3 milliards de DH. Outre l’appui à la saison agricole, l’Exécutif veut également apporter son soutien à l’approvisionnement des marchés et au renouvellement du cheptel national. A cet égard, les filières animalières sont les plus ciblées, à l’image des viandes rouges, le lait et l’aviculture. Pour les activités végétales, l’action de l’Etat vise à encourager la filière oléicole, agrumicole, palmierdattier, les primeurs, les légumineuses, la filière sucrière et celles des semences ou des céréales.

«Pratiquement, toutes les filières agricoles ont été impactées par la rareté des ressources hydriques. Mais pour certaines d’entre elles, les effets ont été ressentis par le consommateur, comme les viandes rouges et blanches dont les prix ont quasiment doublé pour la première et augmenté de 60% pour la seconde, comparé au niveau d’il y a cinq ans. Il est donc primordial de trouver un moyen pour augmenter l’offre afin de stabiliser les prix. Il est fort probable que le gouvernement reconduise des mesures favorisant l’import du bétail afin de combler le déficit existant», conclut Guenouni. 

 

 

 

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