Campagne agricole 2019 : rien n’est encore joué

Campagne agricole 2019 : rien n’est encore joué

 

Les dernières pluies ont quelque peu dissipé les craintes sur l’issue  de la campagne agricole 2018/2019.

Les prochaines semaines seront décisives.

 

Par C. Jaidani

 

Le retour des pluies a été bien accueilli dans le monde rural. Les agriculteurs, après avoir craint le pire, suite à plusieurs semaines sans précipitations, expriment désormais leur soulagement. Les spéculations quant à une issue défavorable de la saison commencent à se dissiper.

De l’avis de plusieurs spécialistes du secteur, «l’absence des pluies durant cette période a eu un effet sur la végétation, mais son impact est demeuré limité, en raison de la baisse de la température qui a réduit l’effet de l’évaporation».

Par ailleurs, lors sa dernière sortie médiatique, Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au Plan, a estimé que «la campagne agricole a subi le contrecoup d’un déficit pluviométrique généralisé combiné à une hausse sensible de l’amplitude thermique pendant le mois de décembre. Les campagnes agricoles qui avaient démarré sous des conditions semblables s’élèvent à 6 sur les 30 dernières années, avec une probabilité de 74% de converger vers une saison bonne à moyenne».

En d’autres termes, et comme le résume un professionnel du secteur, rien n’est encore joué et tout peut arriver.

L’issue de la saison reste intimement liée aux conditions météorologiques d’ici le début du mois d’avril. Pour l’instant, l’état des cultures diffère d’une région à l’autre même si, dans l’ensemble, la situation n’est pas inquiétante.

Dans le nord du pays et plus précisément au-delà de l’Oued Bouregreg, le cumul pluviométrique varie entre normal à excédentaire, alors que le sud enregistre un déficit. Dans la région de la Chaouia, grenier du Royaume par excellence, ce déficit atteint 30% et à Doukkala, il est quasiment similaire à la moyenne des cinq dernières années. En revanche à Saïss, l’autre grande région céréalière, la situation se présente sous de bons auspices.

Le bon démarrage de la saison a favorisé sensiblement l’emblavement des terres, qui a augmenté de 13% par rapport à la normale pour atteindre près de 5,6 millions d’hectares. On note également une bonne relance des activités agricoles.

Une source au ministère de l’Agriculture se veut rassurante : «les exploitants marocains arrivent de plus en plus à maîtriser les aléas du climat grâce à un bon travail du sol à travers la mécanisation, l’utilisation des intrants de qualité, notamment les semences certifiées et les fertilisants les plus appropriés».

 


Encadré : Février et mars, deux mois décisifs

Les pluies de févriers et de mars sont déterminantes pour toutes les cultures. Elles ont un impact sur les semis d’automne, les plantes semi-tardives et aussi les cultures printanières. Elles produisent par ailleurs un effet remarquable sur les arbres fruitiers et enrichissent les parcours naturels.

Au niveau céréalier, ces pluies contribuent à améliorer la qualité des récoltes, augmenter le calibre du blé et favoriser la quantité de paille.

A noter que c’est sur la base du bilan climatique enregistré depuis le début de la saison que le ministère de tutelle arrête ses prévisions quant à l’issue de la campagne agricole.


 

 

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