Les superficies emblavées en cultures d’automne ont atteint 3,7 millions d’hectares, dont 3,14 millions semés en céréales.
Les pluies ont dynamisé les filières d’élevage.
Par C. Jaidani
Les campagnes agricoles se suivent mais ne se ressemblent pas. Chaque saison a ses propres spécificités, ses atouts et ses contraintes. Ayant démarré assez tardivement sous l’effet du manque de pluie, la campagne 2021/2022 commence à reprendre des couleurs avec l’arrivée des précipitations qui ont touché pratiquement toutes les régions du Royaume. Faisant dernièrement le bilan de l’évolution de la campagne agricole, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et Forêts et des Pêches maritimes, a affirmé, dans le cadre des séances des questions orales à la Chambre des représentants, que «les superficies emblavées en cultures d’automne ont atteint 3,7 millions d’hectares, dont 3,14 semés en céréales d’automne». Il a souligné par ailleurs que «la superficie travaillée en cultures irriguées, à l’instar des cultures maraîchères, s’est élevée à 100.000 hectares, tandis que 35.000 hectares sur un total de 47.000 ont été alloués aux cultures sucrières».
Sur le terrain, les exploitants s’activent pour rattraper le temps perdu. Il est question de terminer les travaux du sol, d’emblavement ou de semi pour profiter pleinement des prochaines intempéries. «Les dernières pluies ont été salvatrices, même si on relève un déficit hydrique comparativement à une année normale. Elles ont apporté beaucoup d’espoir aux agriculteurs, et apaisé les tensions sur les prix des intrants et aussi sur ceux de l’aliment de bétail», souligne Abdelwahab Khassoumi, agriculteur dans la région des Ziayda, relevant de la province de Benslimane. En effet, les prix des intrants ont connu une nette flambée au cours du démarrage de la saison. Par exemple, les prix des engrais et de l’orge ont quasiment doublé. Les exploitants ont eu également beaucoup de difficultés à trouver certaines variétés de plusieurs céréales, notamment pour le blé dur, tendre ou de la luzerne.
Pour le déroulé de la campagne, il faut noter que le mois de décembre a été satisfaisant. Les fellahs espèrent que les mois de janvier et février soient pluvieux pour que la saison prenne son élan. «Actuellement, c’est la période de Lyali qui dure 40 jours. Elle a commencé le 25 décembre et se terminera le 5 février prochain. Elle se caractérise par des nuits longues et des journées courtes. Du coup, le niveau d’ensoleillement est faible, d’où une forte baisse de température. Les exploitants apportent des engrais de fond pour aider les plantes à la poussée. Si la pluie est au rendez-vous au cours du mois de janvier, la campagne agricole connaîtra une nouvelle impulsion», explique Khassoumi. Pour leur part, les éleveurs ont manifesté un certain soulagement. En effet, actuellement, ils peuvent compter sur les parcours naturels pour assurer l’alimentation de leur bétail. Ces derniers mois, leur trésorerie avait été mise à rude épreuve pour acheter les besoins de leur bétail. Plusieurs produits comme les bottes de paille, l’orge ou le maïs ont connu une baisse. Le marché de bétail a montré, lui aussi, quelques redressements.
Les souks hebdomadaires sont actuellement sous le coup d’une forte dynamique. «Le marché de bétail commence à retrouver des couleurs. L’offre devient de plus en plus abondante et la demande suit. Chacun trouve son compte. L’éleveur peut vendre au prix qui lui convient et l’acheteur peut trouver également des produits de qualité», explique Bouchaib Sarghini, marchand de bétail à Médiouna.