Brexit : 100 millions de dollars en jeu pour le Maroc

Brexit : 100 millions de dollars en jeu pour le Maroc

◆ Une perte estimée à 100 millions de dollars pour le Maroc en termes d’exportations, selon certains experts.

◆ Le Brexit pourrait être une nouvelle opportunité commerciale pour le Maroc s’il arrive à renforcer ses relations avec le Royaume-Uni.

 


Par : Badr Chaou


 

C’est une réalité évidente, le Brexit n’est plus aujourd’hui qu’une affaire de jours voire de semaines. La question qui continue de se poser, concerne comment et dans quelles circonstances se fera ce Brexit. Justement, les jours qui viennent s’annoncent décisifs pour connaître les contours définitifs que prendra le Brexit. L’accord entre Londres et Bruxelles n’a en effet pas pu recevoir l’approbation des députés britanniques, qui ont préféré suspendre leur décision. Entre-temps, la diplomatie britannique tente de trouver des «solutions économiques» en vue d’atténuer l’impact de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) sur les échanges commerciaux avec les différents partenaires commerciaux, dont le Maroc fait partie.

Risque sur les échanges extérieurs…

Le Maroc, au milieu de ce grand chamboulement qui va sans doute modifier le paysage de l’économie mondiale, demeure tout aussi préoccupé par la question. La Chambre de commerce britannique au Maroc a organisé dans ce sens une nouvelle édition du «Meet The Experts by BritCham» cette fois-ci sous le thème «Le Brexit: quelles opportunités et quelles menaces pour le Maroc?». Lors de cet évènement, il a été question de connaitre l’impact que pourrait avoir la sortie britannique de l’UE sur le commerce extérieur du Maroc.

Selon Mustapha Sehimi, politologue, «la perte pour le Maroc est estimée à 100 millions de dollars, soit 11% de nos exportations vers la Grande-Bretagne». Justement, si actuellement le cadre juridique des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni est soumis aux mêmes composantes que celles de l’UE, cela ne sera plus le cas dans le futur, ce qui implique la nécessité de renégociatier de nouvelles conditions. Car, une fois sorti de l’Europe, le Royaume-Uni deviendra un pays tiers et ses frontières physiques seront rétablies avec les pays de L’UE. Cela signifie que les marchandises ne pourront plus circuler librement, comme c’est le cas actuellement, mais seront soumises à des contrôles douaniers. «Sans aucun doute, cela aura un impact sur les produits fabriqués au Maroc à destination du Royaume- Uni notamment, vu que le Maroc a de fortes relations avec les pays membres de l’UE, et un accord d’association et de dépendance économique. Les secteurs les plus vulnérables sont le textile, l’automobile, et les agrumes. Le Brexit pourrait ainsi avoir un effet négatif indirect sur l’économie nationale», anticipe Sehimi.

…mais de nouvelles opportunités

Il est évident que le Brexit aura un impact sur le commerce extérieur marocain, si ce dernier ne fait pas le nécessaire pour transformer l’essai en sa faveur. En effet, après la date de sortie du Royaume-Uni de l’UE, il y aura une période transitoire allant jusqu’au 31 décembre 2020, durant laquelle le Maroc devra clarifier les nouvelles conditions et revoir les contrats d’exécution des échanges commerciaux. Pour Mustapha Mourahib, Managing Partner à Clifford Chance, «l’idée pour le Maroc est de hisser le niveau de ses relations avec les Britanniques afin qu’il puisse assurer un lien économique viable et durable sur le long terme, et bénéficier d’une relation commerciale qui lui soit favorable». D’ailleurs, souligne-t-il, «le Maroc figure parmi les pays invités à présenter son savoir-faire dans le domaine agricole et des énergies renouvelables lors du Sommet africain pour l’investissement qui se tiendra au début de l’année prochaine à Londres».

 

 Encadré


Les différents scénarios du Brexit


Plusieurs scénarios du Brexit sont envisageables. Le plus catastrophique serait que les députés britanniques votent contre tout accord et que l’UE refuse d’accorder un nouveau délai. Dans ce cas, le Royaume-Uni quittera l’UE le 31 octobre 2019, mais sans accord. Secundo, le Parlement britannique se prononce en faveur de l’accord, qui ensuite sera approuvé par le Parlement européen, ce qui donne la possibilité au Royaume-Uni de quitter l’UE le 31 octobre. Soit, enfin, les députés se prononcent contre ledit accord, et les pays de l’UE acceptent un nouveau report du délai ouvrant la porte à une autre date de sortie, pour le moment, inconnue. 


 

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