◆Le contrat-programme 2011-2020 est en phase avec ses objectifs.
◆L’informel persiste dans l’aval de l’activité
Par : Charaf Jaidani
YL
La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) organise du 26 au 28 novembre 2019 la 22ème édition du salon Dawajine à Casablanca. Outre son rôle d’exposition regroupant les professionnels de l’activité, l’événement est aussi l’occasion pour débattre des problématiques que connaît le secteur et aussi de dresser l’état des lieux des réalisations dans le cadre du contrat-programme conclu avec l’Etat pour la période 2011-2020.
«Nous avons dépassé tous les objectifs que nous avons fixés en terme d’investissement, de production ou de création d’emplois. En dépit de certaines contraintes, la filière est en plein essor. Il faut capitaliser sur cette dynamique pour donner une nouvelle impulsion au secteur dans les années à venir», souligne Chawki Jirari, Directeur général de la FISA.
En effet, le secteur a mobilisé près de 13 milliards de DH d’investissement depuis le lancement du contrat-programme, générant un chiffre d’affaires annuel de 31,6 milliards de DH et permettant la création de 495.000 emplois directs et indirects. Au niveau de la production, les réalisations sont très encourageantes. Plus de 720.000 tonnes de poules de chair et 6,3 milliards d’oeufs sont produits.
«Les exploitants ont amélioré sensiblement leur productivité, grâce à l’utilisation de meilleurs intrants et des techniques d’élevage de dernière génération. Nous assurons au pays une autosatisfaction totale en produits avicoles. Ce qui a permis à différents producteurs de lorgner le marché international. Le volume des exportations en 2018 pour les oeufs à couver de type chair a atteint 21 millions d'unités», précise Jirari.
En dépit de cet essor, la filière est souvent confrontée à des aléas d’exploitation. Le secteur connait une crise structurelle liée à la fois à la situation de surproduction, à la forte concurrence qui existe entre les opérateurs et aussi à la forte demande sur le poussin.
«Des exploitants produisent sans prendre en considération la situation du marché, créant un déséquilibre entre l’offre et la demande. Le secteur avicole est très capitalistique et les investissements sont vulnérables. Chaque perturbation de l’offre peut avoir un effet néfaste sur tout le secteur», affirme Jirari.
Outre les problématiques liées à l’offre, le secteur reste impacté par l’existence d’un circuit de distribution et de commercialisation archaïque. A cet égard, un projet de transfert du marché de gros aux volailles de Casablanca est en cours. Mais les tueries traditionnelles résistent aux efforts de modernisation. En général, l’aval de l’activité est marqué par une forte présence de l’informel, non seulement au niveau de l’abattage mais aussi de la distribution, la commercialisation et le conditionnement.
Dans ce contexte, le secteur doit préparer son prochain contrat-programme qui devrait concerner la période 2011-2030.