Autrement dit : Parlez-vous la langue de Molière ?

Autrement dit : Parlez-vous la langue de Molière ?

amine

Ce n’est un secret pour personne : notre système éducatif est, à de rares exceptions, une usine à illettrisme et à chômage.

Il constitue l’un des postes de dépenses les plus budgétivores, pour le résultat désastreux que l’on connaît tous, hélas ! On ne compte même plus les ministres et gouvernements qui se sont successivement cassés les dents en tentant de s’attaquer à cette citadelle de l’immobilisme qu’est devenue, en un peu plus de trente ans, l’éducation nationale. Aujourd’hui, une énième tentative de la réformer est sur les rails, et l’on se prend à rêver que cette fois-ci, ce sera la bonne. L’une des mesures-phares consiste à réintroduire le français pour l’enseignement des matières scientifiques, au grand dam des suppor-ters de l’arabisation, bridés par leurs oeillères idéologiques. Une mesure qui tombe pourtant sous le coup du bon sens, tant la maîtrise de cette langue est devenue incontournable pour évoluer dans le monde pro-fessionnel, en particulier dans le privé : les entretiens d’embauche, les courriels, les présentations, les rapports, les synthèses, etc. En milieu professionnel, tout ou presque se fait dans la langue de Molière. On voit déjà poindre les jérémiades des conservateurs de tout poil. Non messieurs, apprendre la langue qui permet d’être qualifié pour un emploi ne signifie aucunement que l’on renonce à son identité, que l’on trahit ses origines, ou pire, que l’on est un «laïcard». C’est tout simple-ment faire preuve de pragmatisme et augmenter, un tant soit peu, ses chances de trouver un emploi. Est-ce à dire que le français est la panacée ? Non, bien sûr ! Un ensei-gnement médiocre, qu’il soit dispensé en français ou en arabe, reste un enseignement médiocre. Le contenu des cours doit monter en gamme, la qualité des programmes aussi. Mais cela prendra du temps, et il va falloir se montrer patient. Peut-être une, voire deux générations pour voir enfin émerger une école capable de produire, à grande échelle, des têtes bien faites et bien pleines.

Par Amine El Kadiri

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