C’est une année record ! Le détail des ventes, au terme de l’année 2015, fait ressortir plusieurs constats : prédominance du parc diesel dans les ventes, la déprime du VUL et remontée de certains segments à l'instar de celui de luxe ou des 4x4.
L'évolution du marché automobile marocain en 2015 a été marquée par deux phases. Un premier semestre en berne, enregistrant une baisse de 2,7%, au point que certains importateurs ont déclaré la sinistrose et s’attendaient à des jours difficiles. Ils envisageaient même de revoir leur businessplan et réduire leurs carnets de commande, d'autant que le second trimestre coïncidaient avec la succession de plusieurs événements budgétivores pour les Marocains, comme le mois de Ramadan, les vacances d’été, la rentrée scolaire ou encore Aïd Al-Adha.
Mais le marché a déjoué tous les pronostics. Juillet a connu une hausse des ventes de 17,28% et la progression s’est poursuivie par la suite pour s’accentuer en octobre, novembre et décembre, atteignant des croissances respectives de 20,54%, 38,54% et 25,74%.
Cette évolution s’explique par différents facteurs, tels que la relance économique qui s'est manifesté et qui a dissipé le climat de méfiance et d’inquiétude chez les consommateurs. Il y a aussi l’agressivité commerciale et marketing des professionnels du secteur, qui, à coup de publicité et de remises, a séduit la clientèle.
La concurrence acharnée les a contraints à revoir les prix à la baisse, au grand bonheur des consommateurs. L'autre facteur, et non des moindres, est celui de la baisse des taux d’intérêt qui a permis de rendre encore plus compétitif le financement de l’automobile. Les organismes de crédit ont joué le jeu à travers des formules alléchantes allant jusqu’à proposer des taux zéro. Il faut relever aussi l’impact des ventes des véhicules taxi, qui ont participé à raison de 5% dans la croissance du marché.
Le diesel roi
Dès la première lecture, la physionomie des ventes confirme la «diésélisation du marché», et ce, malgré la baisse des prix des carburants enregistrée au cours de l’année 2015. En effet, les véhicules roulant au diesel sont au nombre 124.591 unités, soit 94,43% de parts de marchés (PDM). Cela devrait, au passage, interpeler le gouvernement pour soutenir les véhicules essence, moins nocifs à l’environnement. Ce carburant reste cantonné essentiellement chez les micro-citadines et les citadines.
Par segment, il ressort que le marché demeure dominé par quatre catégories : les citadines, les ludospaces, les 4x4, les citadines Sedan et les compactes, qui totalisent, à elles seules, 81.479 unités soit 61,75% de PDM. Les citadines arrivent en tête de liste avec 25.315 unités soit 19,18%. Les modèles comme Dacia Sandero et Ford Fiesta se distinguent. Le segment est suivi par les ludospaces avec 25.185 véhicules et 19,09% de PDM, les 4x4 occupent le troisième rang totalisant 24.116 et 18,27% de PDM. Dacia Duster est leader, il est suivi de Nissan Qashqai. En quatrième position, figurent les citadines Sedan, qui ont enregistré un volume de 16.869 voitures soit 12,78% de PDM alors que les compactes ont, à leur actif, 15.179 véhicules soit 12,78% de PDM.
Au terme de l’année 2015, les ventes des voitures de luxe enregistrent de bons résultats. Les importateurs ont trouvé des formules idoines pour contrer l’effet de la taxation. BMW affiche un volume de 2.214 immatriculations, en hausse de 0,68%. Mercedes a écoulé 2.176 véhicules, soit une croissance de 12,8%. Audi a cédé 1.839 voitures, en progression de 10,38%. Porsche a mis en circulation 175 unités, en hausse de 118,75%. Par contre, certaines marques accusent des contre-performances, à l’instar de Jaguar qui a, à son actif, 97 immatriculations soit une baisse de 33,1%.
Le VUL toujours en berne
Contrairement au segment des voitures particulières (VP) qui a mal démarré l’année 2015 mais a repris par la suite, celui des véhicules utilitaires légers (VUL) a enregistré de bons indicateurs au début de la saison avant de connaître la déprime. Les ventes de ce segment se sont limitées à 11.029 unités, en baisse de 11,14%. Les réalisations sont mitigées selon les concessionnaires. Dans le top five, Fiat arrive en tête avec 1.648 unités et une croissance de 11,65%. La marque a décoché au cours de l’année plusieurs marchés publics et les modèles Doblo et Ducato affichent un bon rapport qualité/prix. Elle est talonnée de très près par Toyota avec 1.635 unités mais accuse une baisse de 5,65%. Le pick-up Hilux est toujours plébiscité dans son segment. Mitsubishi prend la troisième place avec 1.528 véhicules soit une baisse de 9,75%. Le pick-up L200 réalise l’essentiel des ventes. Ford occupe le quatrième rang avec à son actif 1.440 voitures vendues, soit une progression de 6,82%. Hyundai ferme le top five affichant un cumul des ventes de 1.290 véhicules en croissance de 1,82%
Charaf Jaidani