Le Maroc a lancé un méga chantier pour généraliser l'assurance maladie obligatoire (AMO). Lors d’un séminaire organisé ce mercredi 25 mai à Rabat, quatre conventions définissant les conditions et les modalités d'échange des données pour l'inscription des agriculteurs ont été signées.
Ces conventions concernent le ministère de l'Agriculture, le Groupe Crédit Agricole du Maroc, la Conservation foncière, la CNSS et la Comader.
Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, du Développement rural, des Pêches maritimes, des Eaux et forêts a souligné que l'AMO concerne dans un premier temps 1,6 million de fellahs. Si on ajoute leur famille, c'est plusieurs millions de personnes qui seront touchées. Actuellement, 1,1 million d'exploitants sont identifiés, dont 800.000 déjà inscrits.
L'accès de cette population à l'assurance maladie est important pour le développement humain. L’objectif est d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs et de consolider l'Etat social. Cela rentre dans l'esprit du Plan Maroc Vert et aussi de Generation Green. Pour ce faire, un arsenal juridique dédié a été mis en place et un travail important est effectué avec les partenaires et/ou les départements concernés. Selon Sadiki, les cotisations sont décidées en concertation avec les fédérations professionnelles agricoles et les Chambres d'agriculteurs, en fonction de données précises et en prenant en considération la situation des agriculteurs.
À cet égard, neuf catégories de cotisants ont été identifiées. Sur le plan organisationnel, des services dédiés ont été créés afin de faire le suivi et la supervision. Acteur important dans l'accompagnement du monde rural et des agriculteurs, le Groupe Crédit Agricole du Maroc a exprimé son engagement pour réussir ce projet. "Nous allons accompagner nos clients en matière de financement et de conseil. Plusieurs formules sur-mesure sont conçues", précise Tarik Sijilmassi, président du Directoire du GCAM.
Pour sa part, Karim Tajmouati, Directeur général de l'Agence nationale de la Conservation foncière, du Cadastre et de la cartographie (ANCFCC), a affirmé que son organisme «dispose de 110 ans d'expérience et connaît bien le monde rural et les agriculteurs du Maroc. Pour la première fois, nous allons partager les données du cadastre avec pour objectif de donner des indicateurs socioéconomiques fiables et précis».
Tajmouati rappelle qu'entre 180.000 à 200.000 titres fonciers sont créés annuellement. Cela implique que des milliers de familles deviennent propriétaires. L'agence va déployer des moyens importants pour réussir ce chantier. 500 à 600 techniciens ou ingénieurs seront mobilisés. Dans son intervention, Hassan Boubrik, Directeur général de la CNSS, a noté que le programme de la généralisation de l'AMO s'est accéléré depuis décembre 2021, grâce aux conventions signées avec des représentants de plusieurs catégories professionnelles comme les architectes, les artisans, les chauffeurs professionnels, les médecins...
Pour les agriculteurs, un décret dédié a été signé, et le programme d'inscription a été fixé entre le 1er février et 1er mai 2022. La grille de tarification englobe 9 niveaux qui commencent à partir de 117 DH par mois pour culminer à 1081 DH par mois. Le cotisant peut faire ses déclarations sur le site www.macnss.ma.
Concernant le recouvrement des cotisations ou le remboursement, Boubrik a affirmé qu'outre les agences CNSS, un important réseau parallèle est disponible pour payer les cotisations et avoir le remboursement. Il englobe 8.000 points, comme les agences de transfert d'argent ou le réseau bancaire.