Intimement lié à l’évolution du tourisme, le secteur de l’artisanat traverse des moments difficiles malgré la sonnette d’alarme tirée par les professionnels. La plupart des opérateurs de cette branche ont un revenu modeste et une situation financière vulnérable.
Cette pandémie qui persiste, a porté un sérieux coup au secteur. Les professionnels espéraient une bouffée d’oxygène lors de cette période estivale, mais les nouvelles restrictions sanitaires imposées et la flambée des cas de contaminations ont aggravé la situation.
«Sous l’effet de la baisse drastique de la demande, notre activité était quasiment à l’arrêt depuis le mois d’avril 2020. Les recettes générées ne couvraient même pas les charges les plus élémentaires. La reprise du tourisme entamée dernièrement n’a pas donné l’effet escompté. Et pour cause, le nombre de voyageurs étrangers et nationaux est très en dessous de la normale. Les voyageurs évitent de se balader dans les souks et autres galeries marchandes pour ne pas attraper le virus », souligne Mohamed Reguani, membre de la Chambre d’artisanat de Casablanca-Settat. Il ajoute que «faute de revenus suffisants, plusieurs opérateurs ont changé d’activité momentanément ou définitivement».
Dans d’autres villes comme Marrakech, destination touristique par excellence, la situation est catastrophique. Pratiquement, toutes les filières ont été impactées surtout celles tournées vers l’export à quelques nuances près. «Nous disposons d’une galerie et une bonne partie de nos produits est écoulée à l’étranger. La pandémie a réduit sensiblement notre activité. Heureusement, nous avons une plateforme digitale de vente online qui nous a permis de tenir le coup», rapporte Hanane Ait Hamou, gérante d’une société d’artisanat.
Malheureusement plusieurs autres unités de production n’ont pas eu cette chance. Pour celles qui se sont endettées pour faire face à la crise , elles se préparent au pire.
C.J