Aménagement du territoire : quels enjeux pour les nouveaux documents d’urbanisme ?

Aménagement du territoire : quels enjeux pour les nouveaux documents d’urbanisme ?

Un effort est à déployer pour renforcer le cadre de planification urbaine. La vocation des villes est au cœur de la stratégie de l’Etat pour leur développement.

 

Par C. Jaidani

Le dernier recensement de la population et de l’habitat (RGPH 2024) a révélé la poursuite de l’urbanisation au Maroc. Celleci est passée de 51,4% en 1994 à 62,8% en 2024. Et tout laisse présager que ce phénomène devrait se poursuivre dans les années à venir.

D’où la nécessité de déployer des instruments plus modernes et plus innovants pour résoudre les problématiques du logement, de la fluidité des voies de circulation et de mettre en place les équipements de base.

Dans ce domaine, les documents d’urbanisme ont un rôle essentiel, car ils permettent d’assurer un développement maîtrisé des villes et une bonne utilisation du sol. Au Maroc, les documents d’urbanisme sont au nombre de 4. Il s‘agit du schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU), le plan d’aménagement urbain, le plan de zonage et le plan de développement des agglomérations rurales. Ils sont élaborés pour une période s’étalant sur 20 ans. Leur conception obéit à de nombreuses considérations, dont notamment les critères techniques.

«Nous travaillons avec tous les départements concernés pour que les documents d’urbanisme puissent couvrir tout le territoire national. Actuellement, nous sommes arrivés à un taux dépassant les 80%. Outre le renforcement du nombre, la nouvelle génération de documents est plus flexible afin de stimuler l’investissement et donner plus de visibilité aux opérateurs», a souligné Fatim Zahra Mansouri, ministre de l’Urbanisme, de l’Aménagement du territoire, de l’Habitat et de la Politique de la ville, en réponse à une question orale à la Chambre des représentants.

Rappelons qu’auparavant, on notait un déficit important en matière de création de documents d’urbanisme. Aussi, les textes existants sont devenus obsolètes et inadaptés. Leur mise à niveau avait pour objectif d’apporter un nouvel esprit d’innovation et de modernisme. L’intérêt devait se consacrer également à la forme, la taille et les fonctions des villes marocaines. A titre d’exemple, des métropoles comme Marrakech et Agadir ont de tout temps affiché leur vocation touristique.

A contrario, Tanger et Kénitra sont plus destinées à l’industrie. Casablanca, qui regroupait la majorité des secteurs de l’économie nationale, commence à se désengager de certaines activités comme le textile et l’agroalimentaire pour se concentrer sur d’autres secteurs à forte valeur ajoutée comme les finances ou les nouvelles technologies.

«Nous avons des problématiques de taille en matière d’assiette foncière, que ce soit pour l’habitat, l’industrie, le tourisme, l’agriculture ou les autres activités, ce qui a engendré de nombreuses contraintes pour trouver du foncier à un prix compétitif. Malgré les efforts de l’Etat qui mobilise le foncier public, l’offre reste insuffisante ou mal adaptée pour répondre aux besoins. Il est donc important d’optimiser l’utilisation du foncier existant en vue de bien répartir celui qui sera consacré à l’urbanisation.

Comme il est important également que la politique publique dans ce sens s’active pour venir à bout des disparités régionales et préserver l’aspect architectural des villes. En ce sens, l’aménagement du territoire est très important dans le développement d’un pays. En prévision des différentes échéances majeures comme la CAN 2025 et la Coupe du monde de football en 2030, les villes marocaines veulent se doter d’une nouvelle image plus attirante et d’un arrière-pays rayonnant», explique Mohamed Labib, urbaniste à Casablanca. 

 

 

 

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