Le ministre allemand des Transports, Alexander Dobrindt, a confirmé mercredi que les constructeurs automobiles allaient modifier les moteurs de 5,3 millions de véhicules diesel pour les rendre moins polluants.
Ce compromis, annoncé au terme d'une rencontre au sommet mercredi entre le gouvernement et les constructeurs, doit permettre d'éviter des interdictions totales de voitures diesel comme envisagé par plusieurs villes allemandes et tenter de restaurer la réputation gravement ternie des industriels.
Depuis que Volkswagen a admis en septembre 2015 avoir menti sur le niveau réel des émissions polluantes de ses véhicules, le gouvernement d'Angela Merkel est accusé de complaisance à l'égard des grands constructeurs allemands.
Le sujet est devenu particulièrement sensible à l'approche des élections nationales de septembre.
Mais le gouvernement doit également veiller à ne pas susciter la colère d'une quinzaine de millions de conducteurs de voitures diesel en Allemagne et à ne pas pénaliser la plus grande industrie exportatrice du pays, qui emploie quelque 800.000 personnes.
La VDA, la fédération professionnelle du secteur, a annoncé que ses membres avaient accepté de modifier les moteurs de cinq millions de véhicules diesel, dont 2,5 millions du groupe Volkswagen qui ont déjà été rappelés.
Les groupes Daimler, maison mère de Mercedes-Benz, BMW, propriétaire des marques BMW et Mini, Volkswagen, qui détient Audi et Porsche en plus de VW, et Opel, tout juste repris par le français PSA Groupe, ont tous accepté de procéder à ces changements sans coût pour les clients, a précisé la VDA.
Dieter Zetsche, le président du directoire de Daimler, a précisé que les modifications apportées par son groupe concerneraient trois millions de voitures Mercedes-Benz en Europe et pas seulement en Allemagne.
Les mises à jour de logiciels doivent permettre de réduire les émissions d'oxyde d'azote des moteurs diesel de 25 à 30%, a précisé la VDA.
Elles devraient être aussi efficaces que l'interdiction de véhicules diesel envisagée dans les grandes villes, a-t-elle déclaré dans un communiqué, ajoutant: «L'industrie automobile sait qu'elle a perdu beaucoup de la confiance (dont elle bénéficiait). Nous devons et nous allons travailler à la regagner.»
«Les constructeurs sont aussi convenus d'apporter une contribution financière à un fonds de mobilité durable qui servira à lutter contre la pollution en milieu urbain», a aussi indiqué la fédération professionnelle.
La KBA, l'autorité fédérale du secteur, a annoncé mercredi une baisse de 12,7% des ventes de voitures diesel neuves en juillet, ajoutant que la part de marché de ces véhicules en Allemagne était tombée à 40,5% contre 46% à la fin 2016.
(Reuters)