Par M. Diao
C’est un truisme de rappeler que le renforcement du tissu d’entreprises et de start-up, créatrices de richesse et génératrices d’emplois, est un préalable hautement central pour l’émergence du Maroc, en quête d’un nouveau modèle de développement. Cette donne cruciale est une raison de s’interroger sur l’engagement du gouvernement pour le soutien des entreprises et des start-up. Interpellé sur la question, Amine Diouri, directeur communication et études chez Inforisk, fait remarquer une subtilité de taille.
«L’action du gouvernement en la matière est scindée en deux parties. La première est relative à la période pré-covid-19 (avant 2020) et la seconde a trait à la crise covid19 qui se prolonge», assure l’expert de l’univers entrepreneurial qui a été reçu, à plusieurs reprises, par le chef du gouvernement.
Au chapitre du soutien des entreprises avant 2020, il ressort de l’analyse de Diouri que le bilan du gouvernement actuel est mitigé. Il assure que le programme Intelaka, d’une grande aide pour l’entrepreneuriat, a été initié par le Roi Mohammed VI et que son volet opérationnel a été piloté par le gouvernement. Dans la même veine, notons que la création du Fonds spécial, dédié à la lutte contre la pandémie, est à mettre à l’actif de l’Etat et non à celui du gouvernement même si celui-ci a joué un rôle important en matière d’allocation et de suivi.
«Nous avons perdu beaucoup de temps sur deux sujets majeurs pour le renforcement du tissu entrepreneurial. Il s’agit de l’amélioration de la fiscalité de l’entreprise et des délais de paiement», regrette notre interlocuteur. En d’autres termes, si le gouvernement avait pris le taureau par les cornes concernant les deux questions, les entreprises marocaines seraient dans une meilleure posture pour braver la crise liée à la pandémie. La mise en place du nouveau dispositif juridique relatif aux délais de paiement a non seulement accusé du retard mais il n’est pas encore totalement appliqué.