◆ 8 millions de têtes seront proposés au marché.
◆ En dépit de quelques difficultés, plus de 80% du cheptel ont été identifiés.
Par : Charaf Jaidani
Moins de 4 semaines nous séparent de la célébration de l’Aïd Al-Adha. Les préparatifs vont bon train pour que l’événement se passe dans les meilleures conditions. A cet effet, le département de tutelle a tenu une réunion récemment avec les entités concernées (ONSSA, Ordre des vétérinaires, Ordre des pharmaciens, Fédération interprofessionnelle des viandes rouges), afin de faire le point sur les mesures préventives prises, en particulier «l’enregistrement des éleveurs-engraisseurs, l’identification des ovins et des caprins, le contrôle de la qualité de l’eau, le contrôle des aliments pour animaux, ainsi que le contrôle des médicaments vétérinaires».
Il faut dire que le phénomène de la viande «verdâtre» qui a défrayé la chronique en 2017, est toujours dans les esprits. A l’instar de l'année dernière, les opérations de traçabilité lancées doivent permettre de traquer les éleveurs qui ne respectent pas la réglementation en vigueur.
Sur les 8 millions d’ovins et de caprins qui devraient être identifiés, plus de 6 millions l’ont déjà été à date du 9 juillet, et plus de 223.000 éleveurs-engraisseurs enregistrés, soit une augmentation de 62% par rapport à l’année dernière. Et tout laisse présager qu’une bonne partie des 2 millions de têtes restantes sera identifiée dans les jours à venir.
A l’Association nationale ovine caprine (ANOC), on note avec satisfaction le déroulement de l’opération d’identification. «La traçabilité est très bien accueillie par les exploitants, elle permet de donner une certaine assurance aux consommateurs et de dissuader les éleveurs qui utilisent des moyens d’engraissement ou d’intrants non conformes», souligne Abderrahmane Mejdoubi, président de l’ANOC.
Toutefois, plusieurs échos font état de difficultés rencontrées par les fermiers notamment dans les régions de Doukkala, du Moyen-Atlas et même de la Chaouia. Ils déplorent l'insuffisance des agents responsables de l’identification, au nombre de 400, pour couvrir tout le territoire national. «Certains agents identificateurs, soutenus par des agents d’autorité, exigent des potsde- vin (en fonction du nombre de bêtes détenues) pour faire leur travail alors que l’opération est censée être gratuite totalement », souligne un éleveur de la région de Benslimane.
Au niveau de la commercialisation, le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’à l’instar de l'année dernière, et en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, 30 souks supplémentaires (dont 8 nouvellement créés cette année) dédiés à la vente des ovins et des caprins destinés pour Aid Al-Adha, seront mis en place pour renforcer le réseau.
Stagnation des prix
L’évolution des prix des animaux destinés à l’immolation est suivie par les citoyens marocains avec attention. Les indices recueillis auprès des professionnels et du ministère de l’Agriculture convergent vers une similitude avec les prix pratiqués l’année dernière, soit une fourchette comprise entre 40 et 50 DH/kilo, selon la race et la région. L’impact des contre-performances de la campagne agricole sur les coûts des produits est peu significatif. «Au fil des ans, les éleveurs ont appris à cohabiter avec les aléas climatiques et la fluctuation des cours de l’aliment de bétail. Ils arrivent à assurer l’équilibre de leur exploitation», explique Mejdoubi.