Agrumiculture: la production devrait s’inscrire en hausse de 14%

Agrumiculture: la production devrait s’inscrire en hausse de 14%

L’activité demeure résiliente face aux aléas climatiques.

La diversification des débouchés a permis de réduire la dépendance à l’égard de l’UE.

 

Par C. Jaidani

 

L’ agrumiculture est l’une des filières les plus dynamiques du Plan Maroc Vert. Elle occupe une place prépondérante dans la nouvelle stratégie dite «Generation Green». Implantée sur une surface de 135.000 ha, elle concerne 13.500 exploitants. Le contrat-programme signé entre l’Etat et les professionnels de l’activité a donné des résultats tangibles tant au niveau de la productivité que celui de la qualité des produits.

En dépit de plusieurs contraintes, la campagne 2021/2022 s’annonce sous de bons auspices. Mohamed Saddiki, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et forêts et de la Pêche maritime, a affirmé à la Chambre des représentants que son département prévoit une hausse de la production de 14% comparativement à la saison précédente, soit un volume total de plus de 2,6 millions de tonnes. Les exportations devraient, elles, atteindre près de 640.000 tonnes, soit une hausse de 15% par rapport à la dernière campagne. «La filière a connu une nette hausse du rendement à l’hectare, et ce dans toutes les régions agrumicoles.

Les exploitants ont nettement amélioré leur processus de production et ont adopté de nouvelles techniques en matière d’irrigation et d’emploi des produits phytosanitaires. Ils ont également développé de nouvelles variétés plus compétitives, tout en capitalisant sur les variétés ayant fait la notoriété du Maroc à l’international», explique-t-on auprès de la Fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes.

Au niveau des variétés existantes au Maroc, trois groupes se taillent la part du lion. Il s’agit des clémentines avec 35%, Maroc Late 21% et Navel 18%, et qui sont d’ailleurs les plus cotées à l’export. Toutefois, il est utile de rappeler que l’activité a dû faire face à différentes contraintes, comme la pression sur les ressources hydriques et le retard de pluies observé ces dernières semaines. Les barrages dans les régions de l’Oriental et du Souss présentent un faible taux de remplissage, impactant les approvisionnements des périmètres irrigués et la nappe phréatique. Toujours au niveau des exportations, les produits marocains ont acquis une renommée internationale.

 

Des inquiétudes pour l’export
Les professionnels de la filière n’ont pas caché leurs inquiétudes quant aux perturbations du trafic routier à l’international à cause du durcissement des conditions d’octroi de visa aux transporteurs par la France. Du coup, les exportations marocaines, et notamment les agrumes, devraient connaître quelques difficultés pour accéder au marché européen. Les autorités marocaines sont en discussion avancée avec les responsables européens pour trouver une issue à cette problématique. Chaque retard devrait coûter très cher aux opérateurs locaux qui sont soumis à des contrats et doivent par conséquent honorer leurs engagements. A l’affût, les producteurs des pays concurrents devraient en profiter pour mieux se positionner.

 

Mais le Maroc reste dépendant de deux marchés, qui absorbent 76% des envois. Ainsi, l’Union européenne arrive en tête avec 39% et la Russie 37%. Le reste est réparti essentiellement entre l’Amérique du Nord, les pays du Golfe et le reste du monde. Ces exportations génèrent annuellement en moyenne 3 milliards de DH de devises. Actuellement, le Brexit pourrait présenter une opportunité pour le Maroc. Les exportateurs marocains d’agrumes devraient saisir cette aubaine pour renforcer leur présence sur le marché anglais.

Et l’approvisionner par une gamme de produits qui répondent aux besoins des consommateurs britanniques. Le marché américain présente, lui aussi, des perspectives de développement très prometteuses. 45.000 tonnes sont exportées vers ce pays annuellement dans le cadre de l’ALE conclu entre le Royaume et les USA. A terme, il est possible de porter ce contingent à 60.000 tonnes.

 

 

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