AGROECOLOGIE : Un potentiel confirmé pour le Maroc

AGROECOLOGIE : Un potentiel confirmé pour le Maroc

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Compte tenu de sa diversité géographique et naturelle, le Maroc dispose de réels atouts en matière d’agroécologie.

Les produits bios, qui intéressent de plus en plus de Marocains, offrent également un potentiel important à l’export.

Face à la dégradation progressive de l’environnement et à la prolifération de pathologies, les produits bios ont de plus en plus la cote auprès des consommateurs. Certains avancent la fibre écologique, d’autres leur faible teneur en produits chimiques issus des pesticides et des insecticides. C’est une activité qui reste peu développée, mais le Maroc dispose de plusieurs atouts pour en faire une véritable opportunité.

Plusieurs éléments concourent en faveur du Royaume, comme la diversité naturelle et géographique du territoire. Le niveau d’ensoleillement soutenu durant l’année est aussi un avantage de taille. «Les produits bios ont un coût de production élevé, ce qui explique que leur prix n’est pas à la portée des bourses de tous les consommateurs. C’est une niche qui peut être développée localement, mais c’est au niveau de l’export que s’offrent les meilleures opportunités aux exploitants, car les coûts de production sont compétitifs par rapport à ce qui existe dans les pays développés. Il faut préciser que le Royaume dispose déjà d’une plateforme d’exportation adéquate, notamment dans les zones appliquant des normes non tarifaires et autres exigences de traçabilité. Les produits bios sont très sollicités dans certains marchés, comme l’Union européenne ou les Etats-Unis, avec lesquels le Maroc a signé des accords de libre-échange. Ils assurent une marge bénéficiaire conséquente malgré les investissements alloués. Tous les ingrédients sont donc réunis pour développer cette filière», explique Mohamed Amrani, professeur d’économie, avant d’ajouter que «cette filière nécessite un savoir-faire dont ne dispose pas une bonne partie des fellahs marocains».

En effet, les cultures durables impliquent nécessairement une gestion rationnelle des ressources hydriques, avec une utilisation des énergies renouvelables dans le pompage et l’irrigation. S’y ajoute un emploi d’engrais naturels, comme le fumier ou le compost. «Ce n’est pas facile d’assurer un bon rendement et avoir des récoltes bios répondant aux normes internationales, tout en utilisant des techniques non conventionnelles. A chaque étape de la production, il faut savoir utiliser à bon escient les produits fertilisants dans les cultures bios, qui nécessitent une forte maîtrise. Pour être compétitif, il est nécessaire de réduire les coûts de production, car le prix de l’énergie renouvelable demeure plus cher que celui des autres sources. L’utilisation inadéquate des fertilisants naturels peut avoir des effets néfastes sur les récoltes», indique Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome.

Chez les exploitants, on évoque d’autres contraintes qui ne sont pas liées à la production, comme le conditionnement, la commercialisation ou le marketing.

«Les produits bios sont hors de portée pour la plupart des consommateurs marocains. A titre d’exemple, les tomates «normales» sont offertes en moyenne à 5 DH le kilo, alors que les tomates bios se négocient de 10 à 15 DH/kg. Les ventes sont en forte croissance dans les marchés européens, boostées par la demande et la diminution des prix grâce au volume de production et à une économie d’échelle. Les grandes surfaces demandent de plus en plus ce genre de produits, ce qui n’est pas le cas au Maroc. Nous savons qu’il y a un potentiel à l’export, mais il est difficile d’honorer les contrats, tant en termes de quantité qu’en normes», précise Hassan Berradi, exploitant de produits bios dans la région de Benslimane.

Ces produits bios gagnent lentement du terrain. Dans certaines filières, notamment les fruits et légumes ou les produits de terroir, le Maroc peut réaliser des avancées remarquables. Plusieurs produits de terroir labellisés, comme le safran de Taliouine, l’huile d’argan d’Essaouira, le frômage de chèvre de Chefchaouen ou la clémentine de Berkane, peuvent également être certifiés bios et disposer d’une forte valeur ajoutée à l’export. Ces produits ne nécessitent pas de grandes superficies et représentent une solution idéale pour le développement inclusif, notamment pour les personnes vulnérables.

C. Jaidani

Ecotourisme

Dès l’indépendance, le Maroc a opté pour le tourisme comme activité principale aux côtés de l’agriculture. L’étendue de son littoral couvrant plus de 3.500 km avec deux façades maritimes, l’une méditerranéenne et l’autre atlantique, la diversité et la richesse de ses paysages en plus du patrimoine culturel ancestral, font que le pays possède un potentiel touristique énorme.

Contrairement à d’autres pays de la région à vocation touristique, comme l’Espagne ou la Tunisie, le Royaume n’a pas opté pour le tourisme de masse.

Les visiteurs attachent de plus en plus d’importance à l’aspect écologique. Certaines destinations ont été boycottées ou ont vu leur nombre d’arrivées reculer à cause du nonrespect de l’environnement. Et les exemples ne manquent pas.

C'est dire que l’écotourisme a de plus en plus d’adeptes. Ce sont des visiteurs qui ont une fibre écologique avancée. Ce genre d’activité consiste à privilégier les visites des réserves naturelles, les randonnées pédestres ou à dos de bêtes de somme, les aires protégées, etc. Même le mode de consommation est à connotation naturelle privilégiant les habitudes culinaires locales en l’absence de produits chimiques ou autres intrants industriels.

Dans ce sens, le Maroc présente un énorme potentiel. Une diversité naturelle qui englobe un environnement désertique mais aussi des montagnes enneigées.

Pratiquement, toutes les régions du pays sont à même d’offrir des produits qui peuvent être commercialisés permettant un développement local intégré afin de lutter contre la pauvreté et la marginalisation. Il permet également la création ou le développement d’autres activités comme l’artisanat.

L'écotourisme est devenu un des moyens de valoriser la biodiversité et l’échange culturel entre les peuples. De nombreux produits commercialisés permettent de mieux connaître cette biodiversité, tout en apprenant à mieux la protéger et à la préserver pour les générations futures.

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